Les Œufs de Pâques.
Edit du premier janvier 2017, le texte figure en intégralité dans le blook suivant :
A l'approche de Noël, un peu de magie peut être bienvenue, alors pour ce soir, voici le début de mon tout dernier conte pour enfants que je vous propose.
Les Œufs de Pâques.
Il était une fois une petite fille prénommée Annie. Elle vivait dans un petit chalet presque au sommet de la montagne. Elle allait à l'école à pied chaque matin et remontait de même chaque soir. Elle jouait un peu dehors à moins que sa mère ne l'appelât parce qu'elle trouvait qu'il faisait trop froid. Dans ce cas, Annie s'enfermait dans sa chambre, pour lire, faire ses devoirs ou tout simplement rêver.
Annie avait huit ans et n'avait plus revu son père depuis quatre ans. Elle ne savait pas pour quelle raison. Elle avait bien tenté de demander à sa mère, mais cette dernière n'avait pu lui expliquer, car elle n'en savait pas plus que sa fille, et ce genre de questions lui faisait monter la larme à l’œil. Le père n'était plus rentré un soir. Il n'avait pas prévenu. Sa femme, d'abord, s'était inquiétée, puis elle avait fini par se laisser gagner par les insinuations des gendarmes, lorsqu'elle les avait contactés. Il était sans doute parti rejoindre une maîtresse. Il n'y avait aucun signe de disparition inquiétante, l'homme avait sans doute voulu changer de vie, laissant tout derrière lui, sans même se retourner.
Depuis la disparition, la mère s'était fait une raison pour pouvoir avancer et continuer d'élever sa fille. Elle aurait voulu déménager qu'elle n'aurait pu le faire, faute d'argent. Elle n'aurait pu vendre la maison qui appartenait à son mari. Elle continua donc d'habiter le chalet, se débrouilla comme elle put pour remplacer l'absent, faire à sa place le potager, couper le bois pour pouvoir se chauffer l'hiver, et s'occuper des animaux de la maison, en plus de tout ce qu'elle faisait déjà avant. Elle ne demandait que très rarement à sa fille de l'aider, car elle refusait que la situation pèse sur elle. Par conséquent, elle s'épuisait.
Annie avait encore demandé au Père-Noël de lui ramener son papa, mais il n'avait pas dû la trouver suffisamment sage, car cela n'avait pas fonctionné.
Sa mère n'était pas chrétienne, pourtant, elle aussi avait prié pour le retour de son homme, le père de sa fille.
Aucune nouvelle, horizon vide.
Pour tromper l'ennui, pour s'accrocher à la vie, et avant tout pour minimiser l'impact sur Annie du départ de son père, la mère avait fait effort pour sourire, pour préparer à sa fille des choses agréables et conserver l'apparence de la vie. Parfois, quand Annie rentrait, sa mère avait mitonné des crêpes avec les œufs de leurs poules, le lait de leurs vaches et un peu de farine. D'autres fois, elle préparait le gâteau préféré d'Annie avec elle et elles partageaient ensemble un moment dont Annie se souviendrait longtemps. La mère marquait chaque fête traditionnelle : les anniversaires bien sûr, le nouvel an, l'épiphanie, la fête nationale...
Pâques ne dérogeait pas à la règle. Quand elle n'avait pas assez de sous pour acheter des œufs en chocolat, la mère confectionnait elle-même des œufs un peu spéciaux. Elle prenait des œufs de poule qu'elle vidait sans les casser. Elle établissait ensuite une préparation sucrée au chocolat qu'elle infiltrait patiemment dans les coquilles vidées. Elle faisait durcir sa préparation au frais et décorait en cachette les œufs avant d'aller les disposer dans le jardin où elle savait qu'Annie s'amuserait à les chercher.
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