Les deux faces des choses : alter et ego
Il est détestable de voir à quel point les hommes ne pensent qu'à eux. Leur bonheur, leur avenir sont leurs seules préoccupations, ils pleurent sur leur malheur ou savourent leur bonheur, et ils ignorent celui qui souffre à côté d'eux. Un peu d'attention ne leur coûterait rien.
Quoique...
Comment réagir si l'on s'aperçoit qu'un mendiant dans la rue est en réalité quelqu'un qui a parfaitement de quoi vivre ? Comment réagir si la personne que l'on voit souffrir quotidiennement d'une situation dans laquelle elle se trouve, ne fait rien pour en sortir, et continue de se plaindre et d'alimenter sa souffrance ? Ces gens-là valent-ils l'élan d'altruisme qui fait que l'on s'oublie soi-même pour voler au secours des autres ? Peut-on aimer ces gens ? Est-ce les aimer que de les laisser poursuivre dans cette voie ? Est-ce les aimer que de leur faire changer de route ? Est-ce que comprendre doit être le frère jumeau d'admettre ?
Certains, d'un autre côté, ne sont bien que quand ils aident autrui. Ils sont touchés du malheur d'autrui au point qu'ils se mettraient en danger s'il le fallait pour aider l'autre. N'est-ce pas la preuve, en plus de l'admiration qu'ils portent à cette autre personne, de leur complet dénigrement d'eux-mêmes ? A moins que ce ne soit que pour obtenir le renforcement dans la glace du reflet de leur ego, par les remerciements pour leur aide et leur réussite peut-être.
Les choses ont toujours deux faces et il est difficile de déceler si une seule est vraie ou si elles se mêlent, ou même si elles alternent en fonction du temps et des épreuves de la vie.
Si l'on cherche l'attitude à adopter, étant donné que les hommes cherchent le bonheur, qu'ils cherchent à rendre leurs amis heureux pour l'être aussi eux-mêmes par ricochet, il y a toujours un fond d'égoïsme en tout. On ne peut se départir de son ego.
© 2014, Opaline.