Un Vendredi de juin
Un Vendredi de juin
(section des poèmes nouveaux)
Devant l'église du village,
Un attroupement s'est formé.
Les gens, de noir vêtus,
Attendent la voiture,
Cette voiture haute
Qui amène là
Non de beaux enfants sages
Mais un cercueil de bois.
Pendant la courte messe,
On entend renifler
Au milieu des prières
Dites par le curé.
Chacun en son âme et conscience
Mesure s'il doit être triste,
Ou bien considérer
L'âme enfermée dans la boîte
Comme enfin libérée.
L'incertitude est grande ;
Et quand vient le moment
De contourner en file
Le cercueil posé là
Pour souhaiter bon voyage
Au défunt qui l'occupe,
Le fond de la salle observe
Un peu comme au théâtre,
Tentant de reconnaître
Tous les acteurs présents.
Certains, sans même un mot,
Partiront de l'église
Les yeux toujours rivés
Sur l'un de la famille du défunt,
Qu'ils auront reconnu trop tard,
Ou juste voulu voir,
Pour savoir,
A quoi il ressemblait.
Le cortège prend forme
Après le corbillard,
Les voitures se suivent.
Le corbillard se trompe,
Et le cortège aussi,
De route pour rejoindre
Ta dernière demeure.
Tu auras fait encore
Un dernier petit tour,
Toi qui ne tenais pas
A partir d'ici-bas.
Repose en paix, ma tante,
Mon oncle est avec toi
Après sa longue attente
Pour te voir dans ses bras.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.