Le Perruque à la porte-fenêtre
La Perruque à la porte-fenêtre
(section des poèmes nouveaux)
Auprès de la fenêtre, il y a une chaise,
Postée là, permanente, et qui a l'air d'attendre.
Elle accueille la dame, ne vous en déplaise,
Qui voudrait voir venir au loin son cher et tendre.
Une perruque aussi, posée sur le dossier
Patiente avec la femme, qui chaque jour brode,
Le regard toujours clair, ses sentiments premiers
D'il y a si longtemps, qui jamais ne s'érodent.
La dame est apprêtée, parfumée, chaque fois,
Sous sa propre perruque, et depuis des années,
Elle reste fidèle à son antique choix
Refuse de trahir la parole donnée.
Tout comme au premier jour, le cœur prêt à vibrer,
Sa vision optimiste ne peut s'émousser
Et même après sa mort personne n'a touché
La chaise disposée qui n'est jamais lassée.
Si vous vous approchez de la belle demeure
Laissée à l'abandon pour attendre l'absent
Vous apercevrez bien, comme un porte-bonheur,
La perruque et la chaise au velours rouge sang.
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