Le Téléphone en main
Le Téléphone en main
(section des poèmes nouveaux)
Les gens n'avancent plus nez au vent comme avant
Ils ont le bras plié et le regard baissé
Une main toujours prise avec un instrument
Un pouce en mouvement et l'esprit concentré
Sur un message, un mot, oubliant l'entourage.
Les gens ne prennent plus le loisir de flâner
Le téléphone occupe toutes leurs pensées
Il envahit leurs vies de minute en années
Il les espionne aussi, permet de les tracer ;
Ô monde connecté, rassurant esclavage !
Personne ne profite du chant des oiseaux
Sur les toits de la ville en sous-bruit de voitures
Nul sourire aux passants, qu'il pleuve ou fasse beau,
Nul ne contemple plus non plus l'architecture
Ni, c'est dommage, hélas ! le dessin d'un nuage.
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