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Opaline, une plume et un piano...
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3 avril 2014

Le feuilleton (la suite)

       Gabriel eut l'impression qu'il allait s'évanouir. Il chancela, fit le tour tant bien que mal de son bureau, et parvint à se rasseoir. Tatiana... A ce prénom, tant de souvenirs remontaient à la surface ! Tout tournait dans sa tête. Tatiana. Les balades au bord du lac de leur jeunesse. Les serments, les jeux d'amoureux. Les vacances dans la montagne. Les courses effrénées. Les nuits emplies de sensations charnelles voluptueuses. Il sourit sans s'en rendre compte. Mais l'enfant... Tatiana aurait été enceinte de lui et ne lui aurait rien dit ? Comment avait-elle pu lui faire ça ? Et cet homme qui débarquait sans prévenir en prétendant être son fils ! Il avait tant attendu un coup de fil, un signe, n'importe lequel, mais il n'aurait jamais imaginé cela. Il avait envie de poser mille questions à l'homme assis en face de lui, mais elles se bousculaient dans sa tête à tel point qu'il ne put sortir un mot pendant plusieurs minutes.

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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27 mars 2014

Le feuilleton (la suite)

      Gabriel cherchait dans sa mémoire si ce nom devait lui rappeler quelque chose tout en faisant entrer le jeune homme et en lui indiquant où s'asseoir. Il fit le tour de son bureau pour prendre place dans son fauteuil, s'assit également, mais non, décidément, ce nom ne lui disait absolument rien. Il demanda l'air décontracté :

"Alors monsieur Dublet, que puis-je faire pour vous ?

- Eh bien, je souhaiterais véritablement entrer dans votre entreprise. Je suis à la recherche d'un poste. Et...

- Alors là, vous tombez particulièrement mal, le coupa Gabriel. Il n'y a aucun poste à pourvoir actuellement. En plus ce n'est pas moi qui gère ce genre de recrutement.

- Vous êtes le patron...

- J'ai une direction des ressources humaines. C'est à elle de s'occuper de cela. Faites éventuellement une candidature spontanée, dit Gabriel en se levant pour raccompagner Sylvain Dublet, elle vous contactera peut-être dans quelques temps, si un poste se libère et si vous correspondez au profil.

- Ma mère m'avait prévenu. Elle vous connaît bien ! Je crois que vous devriez vous rasseoir, j'ai quelque chose à vous annoncer."

Gabriel le regarda dans les yeux, l'air visiblement agacé :

"Ecoutez, monsieur, vous commencez à m'ennuyer !

- Très bien, restez debout. Je suis venu directement à vous, car je voulais vous rencontrer. J'ai besoin d'aide et normalement, les parents aident les enfants, voyez-vous. Je suis le fils de Tatiana."

Il prit une respiration avant de rajouter :

"Et le vôtre..."

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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20 mars 2014

Le feuilleton (la suite)

    Lydie était comme d'habitude d'excellente humeur quand elle entra dans le bureau de Gabriel pour lui porter son café du matin. Elle parvint même à accrocher un sourire aux lèvres de son patron. Pourtant, elle le sentait tendu.

"Vous avez des soucis, monsieur Rochat ?

- Pas spécialement, ne vous inquiétez pas.

- Pas à moi, je n'en crois pas un mot. Dites-moi que vous ne voulez pas en parler, mais pas que tout va bien...

-Vous avez raison. J'ai simplement peur de rencontrer ce jeune homme dont vous avez parlé hier.

- Pour quelle raison avoir peur ?

- Vous savez, cette histoire d'enlèvement. J'ai peur que ces gars reviennent me faire chanter ou m'enferment à nouveau. Vous ne savez pas ce dont ils sont capables.

- Si un peu, c'est moi qui suis allée vous chercher, rappelez-vous.

- Oui, c'est vrai.

- Il faut avoir confiance et vous détendre. Pourquoi cet homme serait-il lié à ces voyous qui vous ont enlevé à l'époque ? Qu'aurait-il donc à vous demander ? C'est sans doute juste un gamin qui veut se faire embaucher et qui a choisi de jouer la carte du culot en disant qu'il connaissait le patron, ça se voit tous les jours.

- Vous avez probablement raison, comme toujours. Je me fais sans doute du souci pour rien...

- Mais bien sûr ! Allons, allons, respirez, reprenez-vous, souriez. Tout ira bien, vous verrez !"

   On frappait justement à la porte du bureau de Gabriel.

"Oui ? fit-il en essayant d'être plus naturel et détendu.

- Votre rendez-vous est arrivé, monsieur Rochat. répondit l'assistante de Lydie.

- Bien, nous avions terminé, vous pouvez faire entrer.

- Bien monsieur."

Lydie s'éclipsa discrètement, Gabriel rajusta rapidement son costume, se leva pour accueillir l'homme qui se présentait déjà à sa porte.

"Entrez donc, Gabriel Rochat, président de l'entreprise.

- Oui, je sais qui vous êtes. Sylvain Dublet." répondit l'homme.

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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13 mars 2014

Le feuilleton (la suite)

    Gabriel en rentrant chez lui se servit un grand whisky. Il s'assit sur le canapé en commençant à imaginer le jeune homme qui était allé dire à Lydie qu'il voulait le voir pour raison personnelle. Il fit mentalement le tour de ses connaissances, mais le fait est qu'il ne connaissait absolument personne qu'on eût pu qualifier de "jeune homme". Le seul qui avait croisé sa route dans les dernières années, lui avait amené une série de sérieux ennuis, des séances d'interrogatoire à n'en plus finir et avait lui-même fini avec une balle entre les deux yeux. Gabriel prit une profonde respiration. Jamais il n'oublierait les photos que le policier lui avait montrées. Le blouson vert souillé de sang, la position du corps, l'expression du visage... tout le hantait. Décidément, cette visite du lendemain ne lui disait rien de bon.

    Il chercha comment chasser ses idées noires. Il alluma la télévision, où une speakrine et un animateur essayaient de faire deviner des mots improbables à des candidats au quotient intellectuel d'un protozoaire. Il changea de chaîne pour tomber sur une téléréalité à la mode, rien de passionnant non plus. Encore un zap, et il se trouva devant un documentaire animalier. D'un seul coup retentit la déflagration qui vint abattre le pauvre éléphant que des braconniers voulaient récupérer pour lui arracher ses défenses. Le bruit ramena Gabriel immédiatement à la photo du jeune homme. Il coupa la télé et préféra mettre en route la chaîne. Il déposa un compact disc sur la platine qui l'avala et commença à égrener dans la pièce les notes de Prokofiev.

 

    Gabriel se mit à la fenêtre en battant la mesure avec son verre à la main et son genou, et il observa quelques instants la ville dans le soir. Puis subitement, il décida qu'il ne se ferait pas à manger ce soir-là. Il prit le téléphone et commanda une pizza pour vingt heures.

 

(à suivre...)

 

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6 mars 2014

Le feuilleton (la suite)

    Lydie avait de quoi être heureuse, elle aimait les compliments de Gabriel. Même si elle aurait largement préféré qu'il lui dise qu'il la trouvait jolie, un compliment sur son café était toujours bon à prendre. Elle passa ainsi une agréable journée, travaillant avec zèle et professionnalisme. Perchée sur ses hauts talons, elle se tenait bien droite, plantée dans le sol, sûre d'elle. Elle répondait au téléphone avec amabilité et précision dans ses renseignements, elle était véritablement le petit rayon de soleil de l'entreprise.

 

       Il était presque dix-huit heures trente quand Gabriel sortit de son bureau. Il ferma la porte derrière lui, vérifiant qu'il n'avait rien oublié, ajusta son imperméable et gratifia Lydie d'un bonsoir amical.

"Bonsoir, monsieur Rochat. A demain !" répondit Lydie avec un large sourire.

      Gabriel avait presque passé la porte de sortie qu'il entendit Lydie le rappeler.

"Monsieur Rochat ! Monsieur Rochat !

- Oui, Lydie ?

- Un jeune homme a téléphoné pour vous. Vous étiez en rendez-vous. Il passera demain.

- Vous savez ce qu'il voulait ?

- Il a dit que c'était personnel...

- Bien. Merci, Lydie. A demain."

 

(à suivre...)

 

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27 février 2014

Le feuilleton (la suite)

    Gabriel se demandait régulièrement ce qui était arrivé au jeune homme qui l'avait bousculé, il en faisait même encore des cauchemars. Il revoyait ces photos que le policier lui avait montrées, ce corps inerte, le sang... c'était horrible. Le lendemain de ce genre de nuits, il avait l'air vraiment fatigué, triste et irritable. Il faisait des efforts pourtant.

 

    C'est un de ces matins qu'il arriva au boulot en ayant l'air de traîner derrière lui une migraine de vingt tonnes. Lydie le vit s'enfermer dans son bureau sans avoir dit un mot à personne. Elle prépara un café et la pile de documents à signer pour cette journée. Elle entra dans le bureau en présentant le café :

"Bonjour, monsieur Rochat. Votre café.

- Bonjour, Lydie. Merci.

- Je vous laisse les documents à signer aujourd'hui. Je repasserai les chercher plus tard.

- Non, Lydie, restez. Je vais les signer maintenant.

- Vous avez l'air épuisé.

- Ne vous inquiétez pas, j'ai mal dormi, c'est tout.

- Des insomnies ? Des soucis ?

- Juste quelques vieux cauchemars...

- Vous assurez tout de même les trois rendez-vous de la journée ?

- Bien sûr, Lydie. Ah ! ce café ! Décidément, heureusement que vous êtes là, Lydie. Ce café est un délice, il va me remettre sur pieds et me redonner vigueur et envie d'avancer.

- Vous exagérez, monsieur Rochat.

- Non, non, je vous assure."

 

    Elle repartit à son poste avec ses documents signés et un joli sourire accroché à son visage.

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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20 février 2014

Le feuilleton (la suite)

    Quelques mois plus tard, Gabriel s'était habitué à ses nouvelles fonctions. Il avait pris une place incontournable dans son entreprise et s'était pris au jeu. Diriger les choses lui plaisait tout de même un peu, malgré les énormes responsabilités. Elle serait surprise, si un jour elle appelait enfin. Elle, c'était la femme de sa vie, la seule qu'il eût jamais envie d'avoir à ses côtés. Mais à l'époque, il était un jeune con, et n'avait pas vu la chance dans le fond des yeux. Il avait joué, batifolé, folâtré, avant de s'apercevoir qu'elle lui avait tout donné, et que cette femme, définitivement, lui manquait. Il avait essayé de la reconquérir, mais en vain. Elle était restée inflexible, implacable. Il avait fini par lui donner le numéro de son travail, dans lequel il venait juste d'être embauché, et il avait espéré, espéré qu'elle appelle, espéré que pour quoi que ce soit, un jour elle ait besoin de lui, ou tout simplement, qu'elle se souvienne qu'il existait.

 

(à suivre...)

 

 

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13 février 2014

Le feuilleton (la suite)

    On retrouva quelques jours plus tard un avocat pendu dans une forêt près d'un endroit mal famé dans lequel se réunissaient des camés et autres junkies. Personne ne se posa de question.

 

    Gabriel, en revenant au bureau, s'était retrouvé dans une situation qui ne lui laissa pas de repos. Il dut combler son absence et celle de son patron. Il lui fallut rassurer les investisseurs qu'il avait brillamment convaincus avant son enlèvement et qui se demandaient bien ce qui se passait dans cette entreprise où tout semblait si mystérieux et changeant. Une réunion extraordinaire fut organisée très rapidement pour lui conférer temporairement dans un premier temps les pleins pouvoirs, histoire de pouvoir continuer à faire tourner la société. Les investisseurs n'étaient pas les seuls inquiets, les employés désiraient toucher leurs salaires.

 

    Par moments, Gabriel aurait préféré n'avoir jamais été embauché dans cette entreprise. Décidément, il n'avait pas signé pour tout cela... Lydie arriva dans son bureau et le surprit dans ses pensées. Elle lui fit signer quelques papiers importants à poster au plus vite. Il signa sans trop regarder, il avait une confiance presque aveugle en sa secrétaire. Elle allait sortir du bureau quand il lui demanda : "Lydie, des appels pour moi ?

- Euh, non pas que je sache. Ah, attendez... si, les investisseurs ukrainiens voulaient qu'on traite leur commande en priorité, mais vous venez juste de signer. On ne vous a pas dérangé pour cela.

- Merci, Lydie."

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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6 février 2014

Le feuilleton (la suite)

    La police avait cuisiné Gabriel encore et encore, sans rien pouvoir obtenir. Ils l'avaient finalement relâché. Gabriel était rentré tout penaud chez lui avec cette impression d'être coupable de quelque chose sans avoir rien fait. Cette sensation désagréable le poursuivit pendant plusieurs jours, et il ne répondit pas aux appels de sa secrétaire qui cherchait désespérément à le joindre. Il n'avait pas vu que dehors, devant le commissariat, on avait attendu sa sortie. Il n'avait pas vu non plus qu'un homme en avait menacé un autre pour qu'il entre dans le commissariat sans faire d'histoires. Il ne pouvait pas savoir que ses ravisseurs avaient décidé d'utiliser un avocat véreux pour s'introduire dans la place et, sous prétexte de consulter le dossier d'un de ses clients, vérifier ce qu'il y avait dans celui de Gabriel. La police n'avait rien, aucun détail sur cette clé usb. Gabriel serait donc tranquille maintenant, mais il n'en savait rien, lui.

 

   Il revint au bureau quelques temps après en regardant constamment derrière lui pour anticiper toute agression. Il était devenu complètement paranoïaque. Lydie tenta de le détendre, mais son humour était parti en fumée. La seule question qui lui trottait encore dans la tête, et qu'il lui posait régulièrement quand il arrivait ou partait du bureau après une conférence, c'était : "Lydie, des appels pour moi ?" Mais la réponse était toujours la même.

 

(à suivre...)

 

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30 janvier 2014

Le feuilleton (la suite)

    "Amenez-moi Rochat en salle d'interrogatoire !" ordonna le chef et il se plaça derrière la vitre sans tain. Il observa ses collègues installer l'homme qui hantait son esprit depuis qu'il était en charge de l'enquête. L'homme s'assit, et attendit. Il attendit. Il attendit longtemps, les mains croisées sur la table dans un premier temps. Puis il regarda un peu la pièce, il tapota ses doigts sur la table, se passa la main dans les cheveux, vérifia le revers de sa veste. Il regardait l'état dans lequel se trouvaient ses mains quand l'agent se décida enfin à pénétrer dans la salle.

 

     Il tourna autour de Gabriel Rochat lentement sans rien dire avec un dossier dans les mains. Puis il s'assit en face de lui en posant le dossier sur la table sans l'ouvrir.

"Alors monsieur Rochat, vous ne m'avez pas tout dit...

- Pardon ?

- Ce jeune homme dont vous nous avez parlé...

- Oui, eh bien ?

- Ce ne serait pas celui-là par hasard ? demanda le policier en ouvrant le dossier qui contenait les photos d'un jeune homme manifestement assassiné.

- Oh mon Dieu ! s'exclama Gabriel qui avait immédiatement reconnu l'adolescent à la clé usb.

- Vous ne vous attendiez pas à ça, n'est-ce pas ? Comment l'expliquez-vous ?

- Mais comment voulez-vous que je l'explique, je ne sais rien. Il était vivant la dernière fois que je l'ai vu, moi !

- Que vous dites...

- Alors ça c'est un comble ! Vous allez m'accuser peut-être !

- Je vous avoue que j'y pense, monsieur Rochat. Voyez-vous, inventer une histoire de disparition pour pouvoir commettre un meurtre en toute impunité, ça ne serait pas si inimaginable...

- Mais vous êtes fou !

- Il vous ennuyait pour une raison que j'ignore encore, vous l'avez enfermé pour régler vos comptes et quand vous avez estimé que vous pouviez ressortir du bois, vous l'avez tué et déposé à quelques pâtés de maison de l'endroit où on vous a soi-disant libéré. Comme vous n'aviez pas de téléphone, il est impossible de remonter vos itinéraires...

 

(à suivre...)

 

© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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