Pensée
Une année,
ce n'est qu'une journée dans la contrée des anges.
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Une année,
ce n'est qu'une journée dans la contrée des anges.
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J'ai comme l'impression, en cette période, de faire une création gruyère, moi qui faisais avant une création beaufort ou chèvre bien coulant, crémeux et consistant. C'est étrange ces trous, jalonnant le parcours, que je comble pourtant dès qu'un peu se fait jour, un petit trou de temps. Les idées sont bien là, mais parfois s'entremêlent et ne sortent plus claires ni naturellement. Il faut les façonner, ou tantôt les extraire du magma cérébral où elles sont engluées, sous peine de les voir disparaître à jamais.
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Je suis triste ce soir
(section des poèmes nouveaux)
Je suis triste ce soir de sa disparition
Une mélancolie qui me prend l'âme aux tripes
Un sentiment bizarre de démolition
L'univers qui s'écroule un instant, et je flippe...
Je suis triste ce soir, comme un peu essouflée
Le manque d'oxygène tire mes membranes
On ne l'entendra plus cette voix qui comptait
Puissante et bienveillante,... la douce Maurane
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Le Six mai
(section des poèmes nouveaux)
Le six mai,
On s'y met.
Mais à quoi ?
A coiffer.
Fais donc ça,
Saligaud,
Au dodo !
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La Pâtissière
Agathe rentrait dans l'établissement où elle travaillait, quand un sentiment, extrêmement agréable, de plénitude l'envahit, exactement comme une certitude de bonheur à venir, une promesse. Pourtant la situation du monde était bien tourmentée à cette époque, mais une sensation particulière disait clairement à Agathe qu'elle sortirait indemne du désastre, et heureuse.
Agathe, elle était pâtissière, depuis plus de quinze ans, bientôt vingt. Une passion qu'elle avait réussi à hisser au rang de métier, une chance par conséquent. Elle adorait plonger ses doigts dans la pâte en devenir, sentir la farine et les autres composants se mêler petit à petit les uns aux autres pour ne bientôt former plus qu'un. Elle aimait façonner, forger, construire ; voir naître sous ses yeux la création qui ravirait les regards autant que les papilles, celle qui ferait frémir de plaisirs esthétiques autant que gustatifs. Elle recevait toujours les commandes avec beaucoup de joie, et elle observait attentivement les réactions des clients de passage dans sa jolie boutique, qui sentait le sucre et l'enfance à tout va. Souvent, ils hésitaient, ces clients nostalgiques, retrouvant leur jeunesse derrière un chocolat ou devant l'inconnu coloré les faisant saliver. Alors elle les guidait avec bienveillance. Ils validaient son choix et revenaient toujours pour le lui signifier, que ce soit en personne ou juste par la poste.
(à suivre...)
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J'aimerais bien avoir des addictions d'espoir.
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Le Village-Bonheur
(section des poèmes nouveaux)
Un village perché au milieu des nuages
Se balance en douceur traversant les présages
Les maisons qui se croisent sur leurs balançoires
Alignent par instants des sourires d'espoir
Aux fenêtres fleuries, des rideaux de couleurs
Répandent des traînées pailletées de bonheur
A chaque mouvement ce sont des arcs-en-ciel
Chacun là-bas savoure une vie au goût miel
Ils sont heureux de vivre et ne touchent plus terre
C'est le secret gardé au bout de l'univers
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La Lectrice au jardin
(section des poèmes nouveaux)
Dans le petit jardin derrière la maison
Elle prend du bon temps quand revient la saison
De profiter de l'air, du soleil, des nuages,
Alors elle s'assoit : elle part en voyage.
C'est en tournant les pages d'un livre ou d'un autre
Que son esprit s'envole où nulle patenôtre
Blanche ou d'autre couleur n'est besoin pour survivre
Et survoler la terre en cœur et esprit libre.
C'est la brise qui grise la belle lectrice
Qui investit le lieu, étant sa protectrice,
Tout en s'y sentant bien, à l'abri, épanouie,
Et qu'elle laissera longtemps l'âme réjouie.
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Quatre saisons
(section des poèmes nouveaux)
Je me lève en hiver
Avec le cœur amer
Dans le froid des journée
Trop courtes pour rêver
Je me lève au printemps
En écoutant les chants
Des oiseaux revenus
De pays inconnus
Je me lève en été
L'œil de soleil gorgé
Et l'esprit reposé
Le temps de profiter
Je me lève en automne
Le désir monotone
Mais la joie des couleurs
Imprimée dans mon cœur
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Jeune ultra
(section des poèmes nouveaux)
Il n'était qu'un gamin aveuglé par la rage
Fanatique incapable de donner du sens
A la vie qui défile, à sa propre existence,
Ne connaissant que haine, violence et carnage,
Ne sachant obtenir qu'en prenant ou volant,
Jamais de compromis, jamais de compassion,
Pour une vie vécue par procuration
A tenir la manette et à fixer l'écran.
Se prendre pour la star, quelqu'un qui vaut le coup,
Celui qui réussit, celui que l'on admire,
Celui qui se tient droit, qui jamais ne chavire,
Qui poursuit son chemin du début jusqu'au bout,
Qui brave les épreuves, surmonte les doutes
Et emporte avec lui les destins sur sa route,
A quel point c'est grisant, à quel point ça rend fou !
Mais quand la star trébuche et rate l'objectif
Tout l'univers s'écroule autour de ce gamin :
De quel droit cette erreur qui révèle un humain
Et non plus le héros vainqueur et combatif ?
Comment vivre à présent ? Ta chute m'éclabousse !
Pourquoi as-tu fait ça ? Tu ne mérite pas
L'honneur que je te porte, tu es moins qu'un rat,
Je t'en veux de faiblir alors que je te pousse !
La colère indomptable a détrôné le bol,
Il n'a pas supporté le miroir de la trappe,
Il n'a plus voulu que la maîtrise s'échappe :
D'un coup sec et précis, il a tué son idole.
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.