Opaline, une plume et un piano...

   C'est alors que Jim s'aperçut qu'il était encore là. Le bruit sans lumière, qu'il avait déjà entendu tout à l'heure, se renforçait un peu à présent. Anna-Liah détacha ses yeux des jeunes gens pour en chercher l'origine, mais elle restait aveugle à ce bruit sourd, ronflant et lointain. Les jeunes gens, eux, étaient trop près de la salle de réception. Sans doute ne percevaient-ils pas encore ce son venu du fond de l'obscurité. Judith et Julien cherchaient dans le noir, comme Anna-Liah.

(à suivre...)

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   Et le second message en hommage aux victimes...

   J'ai choisi cette fois le dessin de Johan De Moor, et comme je n'ai pas réussi à le contacter non plus, je vous envoie vers une page où figure son dessin, tout en bas de la page, avec l'original qui l'a inspiré, celui de Charb.

Belle soirée à vous.

   Si je ne m'adressais pas uniquement à Gaspard, je voudrais dire encore une chose aux enfants d'aujourd'hui : "Vos parents sont peut-être un peu crétins. Leur génération fut infestée de xénophobie, de guerres. Ne vous fâchez pas avec eux, mais n'écoutez pas tout ce qu'ils remâchent. Aimez la bonté. Jugez chaque homme pour ce qu'il est. Et surtout : aimez la liberté."

Arthur Dreyfus

Délices tout ronds

(section des poèmes nouveaux)

Macarons

Bleus, blancs, marron,

Beurre

Crème

Citron

Crac, croc et fond

Sucre

Douceur

Sensation

Vert

Rose bonbon

Pistache

Ganache

Tourbillon

Laissez-vous donc tenter

C'est bon !

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Poudre dorée

Je voudrais te disperser

Sur la peau de mon visage

Partout sur mon front sauvage,

Petite poudre dorée.

Et puis je t'appliquerais

Soigneusement comme un sage

Pour avoir un cou sans âge,

Petite poudre dorée.

Alors toute rajeunie

J'irais affronter la vie,

Petite poudre dorée,

En regardant droit devant

L'éternité du levant,

Petite poudre dorée.

(Envoi)

Oh, que ton parfum est doux,

Petite poudre dorée !

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Pluie d'automne

(section des poèmes nouveaux)

La pluie petite et pénétrante

Enfin chez nous est arrivée

Avec sa grisaille étouffante

Comme un grand bain d'humidité.

Le froid avec elle est entré

Saisir les gens dans les maisons

Comme un gendarme mandaté

Pour les envoyer en prison.

Brûlez, brûlez, les cheminées

Pour réchauffer les corps transis !

Brûlez, brûlez, les cheminées

Et chassez donc notre ennemi !

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   J'ai peur que mon pays régresse dans ses droits et dans sa beauté. J'ai peur qu'il ne devienne une autre forme de ce qu'il a toujours voulu combattre. Je crois profondément que, le plus souvent, l'homme de responsabilités élevées ne met pas toujours l'intérêt de ceux dont il est responsable avant le sien. Je crois aussi que mes concitoyens ont en partie oublié leur passé de lutte pour obtenir une vie plus à la hauteur de leurs attentes. J'espère que mon pays ne deviendra pas bientôt contraire à sa devise.

© 2015, Opaline.

Aujourd'hui

(section des poèmes nouveaux)

Aujourd'hui est un jour

Où j'aimerais sentir tes bras

Venir s'installer autour

De mon corps un peu lassé.

Aujourd'hui est un jour

Où j'aurais voulu ton soutien

Pour contrer l'éternité

De la mort sur mon chemin.

Aujourd'hui est venu

Comme j'aurais dû m'y attendre

Depuis trois années déjà

Je pense toujours à toi.

Aujourd'hui est venu

Je m'efforce de l'accepter

En marchant droit dans la rue

C'est vers toi que je veux tendre.

Aujourd'hui est bien là

Mais, en fait, il est bon à quoi

A part me faire comprendre :

Le destin choisit pour moi ?

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   Elle était montée se cacher là, débordée par la marée du chagrin qui l'avait envahie.

   La musique montait jusqu'à elle depuis la grande salle des réceptions. Elle l'entendait sans vraiment y faire attention. C'était pourtant un peu de baume qui la soulageait doucement, imperceptiblement. Trois jeunes gens étaient sortis tout à coup. Ils avaient besoin de prendre l'air. Quelqu'un dans la salle les dérangeait un peu, on ne savait pas trop bien qui. Ils tournaient sur eux-mêmes en élevant les bras au ciel, la tête rejetée en arrière, comme s'ils vivaient un moment de bonheur absolu. Quel âge avaient-ils ? Peut-être juste quinze ans à cet instant.

(à suivre...)

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   Si l'écriture était une expiation ? Elle devrait être obligatoire.

© 2015, Opaline.