Opaline, une plume et un piano...

   "Le monde ne parle pas, songea-t-il, mais, à certaines minutes, on dirait qu'une vague se soulève du dedans et vient battre tout près, éperdue, amoureuse, contre sa transparence, comme l'âme monte quelquefois au bord des lèvres."

Julien Gracq, La Presqu'île.

    Nicolas, il était banquier. Il avait toujours adoré les chiffres, depuis le début. Compter, recompter, miser, gagner. Avec lui, jamais l'argent ne dormait. Petit déjà, il aimait par-dessus tout répondre aux questions mathématiques qui intervenaient à brûle-pourpoint dans son quotidien. Par exemple, lorsque sa mère se demandait à voix haute à la boucherie, si elle prendrait plutôt un poulet entier, ou bien quatre cuisses de canard pour faire des économies, il calculait si rapidement qu'il lui offrait la solution sur un plateau d'argent, avec en prime, un sourire qui eût fait fondre n'importe quelle maman.

(à suivre...)

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   Prends garde à conserver ta souplesse pour que, quand le vent souffle, il te permette de plier, mais ne te fasse pas rompre.

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Sonnade du miroir

Silhouette enfantine à robe volantée,

Quand je me regardais, je ne te voyais pas ;

Mais quelque autre que moi percevait dans l'éclat,

Un miroir dans le noir et ton âme en reflet.

La jeune adolescente, après, qui te cherchait,

C'était moi sans arrêt du matin jusqu'au soir ;

Mais dans aucun endroit je ne pouvais avoir

Un miroir dans le noir et ton âme en reflet.

Pour une jeune femme qui aurait voulu

Te séduire entre tous, mais ne l'aurait pas su :

Un miroir dans le noir et ton âme en reflet.

Quand tu laissas soudain, toi, vaincu par la mort,

La belle femme mûre, se trouvaient à son port

Un miroir dans le noir et ton âme en reflet.

(Envoi)

Prince, depuis ce jour, en face de sa glace,

La dame se regarde et voit quoi qu'elle fasse,

Un miroir dans le noir et ton âme en reflet.

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Silence à l'ouverture du rideau

Puis lentement le spectateur

Entre par la fenêtre

Comme un voleur muet

Tout à son observation très

Attentive :

Chaque tranche de vie

Le transporte

En l'univers de ses sentiments propres.

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Visite nocturne

(section des poèmes nouveaux)

J'aime quand tu viens me voir

Tout au creux de la nuit

Tu me redonnes l'espoir

Et je poursuis ma vie

Un sourire dans le noir.

Tu traverses le miroir

Et me rejoins au lit

De Morphée en son manoir

Où tout brille et tout luit

Comme une belle victoire.

Même si c'est illusoire

Je te retrouve en vie

Pour reprendre notre histoire

Un instant infini

Le roi de mon territoire.

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Grain de sable sous la porte

Réaction de gêne dans les dents

Insinuation lente dans le sang

Ni larmes, ni cris

C'est l'inquiétude qui s'invite

Entre les limbes de l'esprit

Menace la sérénité de l'âme

Envahit l'univers connu

Tant plus rien ne fonctionne comme l'instant d'avant.

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Lumière d'orage

(section des poèmes nouveaux)

C'est un puits de lumière

Dans le gris de la terre

Et qui chante sa rage

Au milieu des orages.

Une lumière étrange,

La crinière des anges,

Electrique et filante

Antique et fascinante.

Un trou dans les nuages

Dans le coton mousseux

Sous le plafond des cieux

Qui surplombe l'herbage.

On s'y sent magnétique

En alerte, amnésique...

La faille temporelle,

Un monde parallèle,

Peut-être se découvrent.

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    Nicolas soudain trembla. Il était encore attablé, quand il eut un désagréable pressentiment et se demanda si sa mère serait bien à l'arrivée. Et que ferait-il, si elle n'était pas là ? Et tous ces gens qui dansaient, discutaient autour de lui, sans s'apercevoir de son trouble !

    "Vous avez froid ? lui demanda tout à coup sa voisine de droite.

-Euh, non pas vraiment, ce doit être la fatigue.

-Tenez, prenez une petite coupe de champagne, cela vous remontera." dit-elle avec un sourire entendu. Nicolas la regarda sans trop savoir quoi penser.

(à suivre...)

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   Comme il est dur, lorsqu'on est enfant, de devoir mener des combats comme les grands, et comme il est dur, lorsqu'on est adulte, d'entraîner en même temps que d'accompagner un enfant dans ce genre de combat !  

   On se sait la source de son angoisse, on voit son mal-être s'insinuer par ses yeux, et l'on ne peut pourtant pas faire machine arrière.

© 2015, Opaline.