Grotte de poète
Grotte de poète
(section des poèmes nouveaux)
C'est dans la vieille grotte
Condamnée dès longtemps
Qu'est tombé le poète
Depuis le firmament
Il y a découvert
Des mots dissimulés
Sous des tonnes de pierres
Des mots éparpillés
Epousant les contours
D'une roche acérée,
Les épines d'amour
De textes oubliés
Cachés de la lumière
Pendant de nombreux siècles.
Alors, dans la débâcle
D'une vie tout entière
Il devient le sauveur
En éclairant le monde
Par ces mots, leur lueur
Parvient à nous, inonde...
Les noms des vieux poètes
A présent vagabondent.
© 2017, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Vendredi Spleen
Vendredi Spleen
(section des poèmes nouveaux)
C'est une vague triste qui roule en amont,
Elle balance à droite, elle balance à gauche,
Elève en fulgurance une nuée salée
Qui ne veut que sortir en furie de débauche.
Elle monte en pression, agite les démons,
Alors la vague triste a submergé son cœur
Et de son âme artiste a jailli la douleur
Pour la faire éclater en gouttes dans le jet
Salvateur, indocile, indomptable, insoumis,
Le jet libérateur, lui, l'indice infaillible
Impossible à celer quel que soit le tamis ;
Une forme de calme redevient possible,
Un peu d'apaisement comme un cœur soulagé,
Mais l'esprit a du mal au lâcher-prise heureux.
© 2017, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Orpailleur
Onirique or
Rêve entêtant d'une vie
Pleine à craquer de fortune
Autour des reflets de la pierre
Incrustée de tant de pépites de métal
Le regard vers la terre
L'esprit dans les étoiles
Enchaînant sans cesse un geste de tamis
Une foi dans la chance chevillée au corps
Rebondissant, quoi qu'il arrive, jusqu'à la Lune.
© 2017, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Flot de fille
Flot de fille
(section des poèmes nouveaux)
Ta parole incessante
S'insinue dans ma tête
Des mots, des mots, des mots,
Des ordres, des demandes,
Jamais tu ne t'arrêtes !
Ta parole inutile
Signe d'amour futile
N'éteint pas ma colère.
Tu ne me comprends pas,
Pourtant, tu es ma mère !
Je veux que ça s'arrête !
Je veux choisir de faire
Tout ce que je voudrai
Et quand il me plaira
Sans rien te demander.
Moi je grandis sans cesse,
Et toi tu ne vois rien.
Cela me désespère
Car tu aurais dû être
Selon ma règle à moi
La première personne
Et la seule peut-être
A percevoir ma donne.
Comme tu m'exaspères !
Et les insultes fusent,
Se jettent de ma bouche,
Je sais qu'elles te touchent,
Je m'en réjouis d'avance.
Mais ça ne résoud rien.
Pour comble de malchance
J'en ai un mal de chien ;
Mais je continuerai
Jusqu'à ce que ça t'use.
Le désir que j'avais
C'était que tu devines
Que je nécéssitais
Simplement un câlin.
© 2017, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La Panne de temps
La Panne de temps
(section des poèmes nouveaux)
Je suis un peu
En panne
De temps
Je puise au mieux
La manne
Du vent
Quoi que je fasse
Je suis
Trop lent
Et dans ma glace
Je vis
Un chant
A mille voix
C'est trop
Pour moi
Pas une fois
Harmo
De choix
Je rate tout
Les rendez-vous
Sont trop nombreux
Que je m'en veux !
C'est fou !
Pourtant j'avance,
J'avance,
Un pas,
Un autre,
Et on verra...
© 2017, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Un peu d'été dans mon hiver
Un peu d'été dans mon hiver
(section des poèmes nouveaux)
Besoin d'un champ de coqu'licots
Pour me servir de caraco
Pour m'insuffler au cœur du chaud
Et m'éloigner de Méphisto
Besoin d'un champ de coqu'licots
Et puis derrière
La mer
Des éclaboussur's à revers
Besoin d'un champ de coqu'licots
Balancés par des vents dansés
Restes d'un monde inexploré
Pour me souvenir qu'il est beau
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Magnesium
Mille pensées frénétiques
Agitées et tourmentées
Gagnent ton esprit inquiet
Ne laissant plus le paisible
Enrubanner ton sommeil.
Si tu veux toucher la cible
Irisée d'un lit douillet
Un cachet empaqueté
Maîtrisera l'électrique.
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Un Marquis au marais
Un Marquis au marais
(section des poèmes nouveaux)
Dans le marais joli
Une barque voguait
Lorsqu'un petit marquis
Tout soudain, est tombé
Empêtré dans ses guêtres
Il tente de nager
Le tissu est trop lourd
Il risque se noyer
Alors doucettement
Il ôte ses chaussures
Quitte son vêtement
Sa fausse chevelure
Quand il touche enfin terre
La barque a dérivé
Plus loin dans le marais
Il est nu comme un ver
Jamais on ne vit là
De concert plus bruyant
D'un homme coassant
Sa vérité en fa
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La Saison des tourments
La Saison des tourments
(section des poèmes nouveaux)
Dans un ciel mitigé
Mes sentiments d'hiver
Mes sentiments d'été
Livrent bataille ensemble
Pour voir qui va gagner
Les vents, tournants, changeants,
Ballottent à leur gré
Mes sentiments d'hiver
Mes sentiments d'été
Et le soleil s'en mêle
Réchauffant par ici
Des pensées congelées
En s'éloignant par là
D'une qui tombe en pluie
Leurs couleurs et leurs formes
Sont bien trop malmenées
Mais mes pensées d'hiver
Et mes pensées d'été
Gardent pourant leurs charmes
Mes sentiments d'hiver
Tiraillent sur mes nerfs
Il me faut appeler
Mes sentiments d'été
Peu importe qui gagne
Je ne saurai jamais
Comment sortir du bagne
Ni comment y entrer
En hiver, en été
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Chat noir pour sapin blanc
Je vous livre ce soir un poème, qui pourrait se suffire à lui-même. Pourtant, il se lit en deux temps ; je vous invite à revenir le lire demain, quand j'y aurai rajouté des photos. Belle soirée à vous !
Chat noir pour sapin blanc
(section des poèmes nouveaux)
Un tout petit chat noir dans un grand sapin blanc
Qui découvrait Noël pour la première fois,
D'écharpes scintillantes en colliers géants
Se pare et se maquille en grand élan de joie.
Mais ne suis-je donc pas dans cet accoutrement
Le plus sublime chat ? Mes yeux ne viennent-ils
Orner cet arbrisseau plus magnifiquement ?
Qu'en pensez-vous jeune homme, n'est-ce pas subtil ?
Le sapin bouge un peu, frétille et tinteline,
Sous l'effet de la patte, à chaque coup de griffe,
La décoration change et devient plus féline
Modifications d'un petit escogriffe.
Et parfois tout en bas soudain on aperçoit
Une guirlande noire ondulante et velue
De sa sourde présence un indice de choix
Car le reste du corps, c'est fou, ne bouge plus.
© 2018, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.