Il revoyait la foule des passagers qui attendait de monter à bord. C'était l'effervescence, la frénésie. La joie des premiers privilégiés à venir sur le bateau lui faisait à chaque fois faire la même réflexion : qu'importe l'ordre dans lequel ils montent sur la passerelle, ils feront le voyage tous ensemble et ils n'auront pas la meilleure cabine ! Il voyait là, une des caractéristiques humaines, le désir du pionnier.

    Il disait bonjour à chacun d'entre eux pour leur souhaiter la bienvenue sur son navire. Il croisait chacun de leurs regards. Il était le seul, finalement, à connaître l'ensemble des passagers. Enfin, connaître... c'est un bien grand mot.

(à suivre...)

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    Jim savait qu'il aurait un discours à faire au cours de la soirée. Il détestait ça. Se voir devant toute une assemblée, être la cible de leurs regards, le centre de l'attention, lui donnait la nausée. Mais il n'avait pas le droit de le montrer. Il prit une grande respiration, regarda vers le ciel, il était dégagé comme un chemin de lune qui appelle la sensation de l'inquiétante immensité, il était beau, il était étoilé. Jim rebaissa les yeux pour les diriger vers le pont et observer les passagers. C'était la dernière soirée au large. Et c'est pour cette raison précise qu'il devait faire un discours, remercier l'équipage, faire le bilan du voyage, ce genre de choses.

    Tout à coup, une jeune femme avec un chapeau passa sur le pont et alla s'accouder au bastingage. Jim la revit, le premier jour. Puis il fut submergé par une foule de souvenirs du départ de la croisière.

(à suivre...)

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   Amélie et son frère Jordan étaient venus avec leurs parents. Les deux adolescents étaient heureux mais se chamaillaient très régulièrement. Ils s'y prenaient chacun différemment, mais tous deux cherchaient à attirer l'attention, à plaire. Ce soir, leurs parents et eux étaient attablés. Les parents avaient décidé que la famille profiterait de ce repas ensemble. Ils n'iraient danser qu'une fois les mets terminés. Les enfants étaient impatients de pouvoir bouger et rejoindre leurs copains. "Profitez, mes enfants, goûtez ces langoustines ! C'est bon, hein ! Ce soir, c'est la fête ! Elle est pas belle la vie ?" lançait le père. Jordan sourit, accepta de rentrer dans l'ambiance famille que souhaitait son père, et chuchota quelque chose à sa sœur à travers la tablée, en protégeant le côté de sa bouche exposé au regard de ses parents. Elle se mit à sourire également et arrêta de faire des signes désespérés à ses amis pour leur expliquer qu'elle ne pouvait pas les rejoindre. La famille se concentra sur le repas. Ils savouraient, et Jacques, le père, salua de la main un danseur sur la piste, qui lui rendit son salut.

(à suivre...)

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   Mark avait rencontré Sylvia le premier soir dans cette salle de réception. Lui qui était venu avec des collègues pour le travail ! Il avait soudain senti dès le premier regard combien son couple était de pacotille. Il s'était levé et avait invité Sylvia à danser. Ils ne s'étaient plus quittés de la soirée. Pourtant, Sylvia était mariée aussi. Et elle tentait de résister. Mais elle trouvait Mark si charmant, si galant ! Elle lui avait murmuré qu'il ne se passerait rien entre eux, mais qu'elle aimait sa compagnie. Il lui avait glissé qu'il s'en contenterait.

   Ce soir encore, ils se trouvaient ensemble, dansant follement au son de la musique, se frôlant chaque fois qu'ils en avaient l'occasion, livrant leurs âmes dans les intentions de leurs regards mutuels, riant et s'amusant comme si cette nuit devait être la dernière.

(à suivre...)

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Naucrash

   C'était un de ces soirs merveilleux, où les lumières de la soirée, la musique de la fête, les rires et les magnifiques toilettes tournaient les têtes et laissaient croire que la vie sera belle, toujours. Jim surveillait l'avancée du bâtiment, il scrutait les étoiles en se grisant de la brise qui lui parcourait les tempes. De belles femmes se promenaient en riant et en se racontant leurs vies. Des hommes fumaient un peu plus loin. Un couple avait l'air en pleine cour galante. Et la musique, la musique !

   La salle de réception résonnait du tumulte joyeux des convives. Des gens attablés se délectaient des mets les plus délicats, d'autres dansaient sur la piste au luxueux parquet, des gamins couraient partout et voulaient faire comme les grands, des mots se susurraient dans le creux du cou, la vie coulait à flots sur une douce mélodie de bonheur...

(à suivre...)

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