Le feuilleton (la suite)
Gabriel se demandait régulièrement ce qui était arrivé au jeune homme qui l'avait bousculé, il en faisait même encore des cauchemars. Il revoyait ces photos que le policier lui avait montrées, ce corps inerte, le sang... c'était horrible. Le lendemain de ce genre de nuits, il avait l'air vraiment fatigué, triste et irritable. Il faisait des efforts pourtant.
C'est un de ces matins qu'il arriva au boulot en ayant l'air de traîner derrière lui une migraine de vingt tonnes. Lydie le vit s'enfermer dans son bureau sans avoir dit un mot à personne. Elle prépara un café et la pile de documents à signer pour cette journée. Elle entra dans le bureau en présentant le café :
"Bonjour, monsieur Rochat. Votre café.
- Bonjour, Lydie. Merci.
- Je vous laisse les documents à signer aujourd'hui. Je repasserai les chercher plus tard.
- Non, Lydie, restez. Je vais les signer maintenant.
- Vous avez l'air épuisé.
- Ne vous inquiétez pas, j'ai mal dormi, c'est tout.
- Des insomnies ? Des soucis ?
- Juste quelques vieux cauchemars...
- Vous assurez tout de même les trois rendez-vous de la journée ?
- Bien sûr, Lydie. Ah ! ce café ! Décidément, heureusement que vous êtes là, Lydie. Ce café est un délice, il va me remettre sur pieds et me redonner vigueur et envie d'avancer.
- Vous exagérez, monsieur Rochat.
- Non, non, je vous assure."
Elle repartit à son poste avec ses documents signés et un joli sourire accroché à son visage.
(à suivre...)
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
L'homme heureux
L'homme heureux
(section des poèmes anciens)
Heureux est celui qui n'a rien
Car on n' peut rien lui prendre.
Ni souci, ni besoin
De chercher à comprendre
Là où la vie l'entraîne,
Il va où bon lui semble.
C'est un homme sans peine
Et qui jamais ne tremble
Devant l'amas de taxes
Grandissant chaque jour
Il suit toujours son axe
Qui le mèn' vers le jour.
© 1993, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Une pensée ancienne
Retiens le rêve...
Pour ce soir je vous propose un poème qui m'a été inspiré par un tableau d'une artiste que j'ai découverte au fil de mes voyages dans la blogosphère et dont vous avez le lien sur mon blog. Il s'agit de Loetitia Pillault. Je mets la reproduction du tableau qui m'a fascinée, et si jamais Loetitia vous passez par là et que cela vous déplaît, je ferai disparaître cette reproduction immédiatement. Voici donc son tableau:
Retiens le rêve...
Du fond de ma mémoire
Surgit dans la lumière
La femme aux cheveux noirs
Que je croisai hier.
Brune mystérieuse
Attitude rêveuse
Son regard gris et bleu
Se perd dans le lointain.
Bouche rouge pulpeuse
Tenue rouge soyeuse
Miroir de ses désirs
De mariage asiatique.
Un regard sans sourire
Des rêves d'avenir
Plein la tête se tissent
Sur la toile d'une âme.
Tant de rêves se glissent
Dans les jours qu'elle esquisse
Une main sur la joue
Pour ne pas qu'ils s'en aillent.
La lumière dorée
Alentour fait briller
Ses envies de voyage
Sur d'autres continents.
Elle voit miroiter
Partout tant de beauté
De fleurs et de couleurs
Qu'elle ne bouge pas.
Devant ses lèvres closes
Le temps fait une pause
Et son regard gris bleu
Accroche mon regard.
Elle parle en silence
Sans bouger elle danse
Et transperce mon âme
Pour imprimer sa marque.
Mon âme en la voyant
Prend des reflets changeants
D'or de pourpre et de noir
Ornés de fleurs de neige.
Son regard me fascine
C'est pourquoi je m'obstine
Involontairement
A percer son mystère.
Je ne peux plus partir
Je reste et je chavire
Même à des lieues de là
Elle est encore en moi.
Alors je vois nager
Qui voudraient m'emmener
Tous ses poissons de lune
Aux reflets argentés.
Au fond de ma mémoire
Je garde la lumière
La femme aux cheveux noirs
Que je croisai hier.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Décollage
Dans un ciel pur et clair
Entre des millions d'étoiles
Chercher la source des éclairs
Oublier tous les bateaux à voile
Lâcher prise en totale apesanteur
Louvoyer comme le plus vieux loup de mer
Attraper des astéroïdes de couleurs
Geler, chauffer, sourire, pleurer mais voyager
Enfouir cœur et corps au plus profond de l'univers...
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Le Plombier
Le Plombier
(section des poèmes nouveaux)
Il venait de concubiner
Quand tout à coup le combiné
Le força de se débiner :
Une fuite carabinée
Située dans les cabinets
D'un client et un robinet
Allaient le faire larbiner.
Il marmonnait et babinait,
Il maugréait et débinait
Cet empêcheur de trombiner
A l'autre bout du combiné.
Il se mit donc à turbiner
Sans attendre et sans lambiner.
Il prit son furet bobiné,
Après l'avoir débobiné,
Chassa les déchets combinés.
Il répara le robinet,
Il parvint à colombiner
De son client les cabinets,
Chassant un taon qui bombinait.
Il avait tout rebobiné,
Il prit l'argent non corbiné
Et se mit à returbiner,
Espérant reconcubiner,
Cherchant comment se rambiner,
Car il désirait bambiner
Dès le chemin rembobiné !
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Grain de sable
Comme il est énervant et désespérant de voir combien tout serait si facile si chacun exécutait sa mission professionnelle avec dévouement, mais que toujours un membre de la chaîne flanche et, comme un grain de sable dans de fins rouages, met en péril tout l'équilibre de la structure, si difficile à préserver !
© 2014, Opaline.
Le feuilleton (la suite)
Quelques mois plus tard, Gabriel s'était habitué à ses nouvelles fonctions. Il avait pris une place incontournable dans son entreprise et s'était pris au jeu. Diriger les choses lui plaisait tout de même un peu, malgré les énormes responsabilités. Elle serait surprise, si un jour elle appelait enfin. Elle, c'était la femme de sa vie, la seule qu'il eût jamais envie d'avoir à ses côtés. Mais à l'époque, il était un jeune con, et n'avait pas vu la chance dans le fond des yeux. Il avait joué, batifolé, folâtré, avant de s'apercevoir qu'elle lui avait tout donné, et que cette femme, définitivement, lui manquait. Il avait essayé de la reconquérir, mais en vain. Elle était restée inflexible, implacable. Il avait fini par lui donner le numéro de son travail, dans lequel il venait juste d'être embauché, et il avait espéré, espéré qu'elle appelle, espéré que pour quoi que ce soit, un jour elle ait besoin de lui, ou tout simplement, qu'elle se souvienne qu'il existait.
(à suivre...)
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Pendentif à gagner
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Alors si le cœur vous en dit, participez :)