Corps à corps ou face à face

On ne sait comment danser

Neutraliser l'adversaire

Tourner le dos à la glace

Respirations et pensées

Et déposer les revers

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D'un amour à l'oubli

(section des poèmes nouveaux)

Le premier grand amour de ma vie,

Fut un jour condamné à l'oubli.

Il voulait consommer le produit

De plaisirs infinis dans ses nuits,

Accablé, plus, toujours, des envies

De beautés, nouvelles égéries.

Effacés, ces trop vifs battements,

Si puissants témoins des sentiments

Sans maîtrise, cœur adolescent ;

Disparus, les cadeaux flavescents

Que l'on s'offrait fébrile, hésitant,

Incertain de l'effet sublimant.

Déçus, tous ces espoirs motivants,

Finies, les attentions, et pourtant...

Le premier grand amour de ma vie

M'a un jour condamnées à l'oubli.

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  Michel ressort de chez l'avocat qui consulte près de chez Marie. Il est, avec Christine, dans un état indéfinissable. Ils préfèrent aller prendre un verre dans un café pour parler un peu seuls. Michel est devant son demi à présent et il ressasse inlassablement les paroles du professionnel qui les a reçus. Oui ils peuvent gagner, c'est le point positif. Mais il faudra engager un privé pour réussir à faire flancher les imposteurs ou à trouver d'éventuelles preuves. Ce sera donc assurément très coûteux, en plus des honoraires de l'avocat, et ce sera selon toute probabilité très long. Au bout du compte, la famille pourrait récupérer la maison et peut-être de forts dommages et intérêts, en admettant que la famille d'imposteurs soit solvable, mais pour ce qui est des dossiers, par exemple, aucune chance. Michel se dit que l'argent final pourrait compenser ses pertes, mais Christine pense que si les investigations du privé révèlent l'insolvabilité des occupants de la maison, il faudra tout de même le payer, ainsi que l'avocat. Ils y perdront beaucoup d'argent. C'est un casse-tête insoluble. La décision est tellement difficile à prendre qu'ils préfèrent rentrer en remettant l'échéance à plus tard. Ils finissent leurs verres, se lèvent, pas plus avancés que quand ils sont rentrés dans le bar, et règlent leur note en prenant un flash pour le prochain Loto. Ils font le chemin du retour en redoutant les explications qu'ils vont devoir donner aux enfants.

(à suivre...)

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On prend tous ces sons en plein cœur

Cette harmonie à huit degrés

Tout en étant dure à chanter

Altère en conservant l'esprit

Virevoltant dans les hauteurs

Et vient se poser sur nos vies.

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Ce cercle d'or né de ton imagination

Orne mon âme en détérioration

Une lumière faible s'en dégage en vain

Rien ne pourra prouver la valeur de mon teint

On perçoit à travers des zébrures foncées

Nourries de la noirceur des erreurs à poncer

Ne te laisse pas bercer par l'éclat

Et oublie l'étincelle ou il te trahira

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Le Rire en drible

(section des poèmes nouveaux)

Elle

Rebondit

Quand elle

Rigole

Elle doit bien être un peu folle

Bouche étirée

Ses yeux se plissent

Pommettes dunes

Croissant de lune

La vague gagne

Aux alentours

Les êtres

Les choses

De haut en bas

Et vice

Versa

Les épaules

Sautent

Les lèvres s'ouvrent

Les rires

Se livrent

Elle

Rebondit

Quand elle

Rigole

C'est de la joie en farandole

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 Une pensée qui passe, une passante qui pense, s'émeut et puis se lasse ; elle continue sa danse...

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Maison douce éveillée par le jour

Amusée du silence premier

Tous les oiseaux qui chantent dehors

Interrompent la nuit au damier...

Ne pas bouger, rester dans la tour

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J'ai refusé d'attendre

(section des poèmes nouveaux)

J'ai refusé d'attendre d'être à la retraite

Pour commencer à vivre comme je le souhaite ;

Refusé les prisons, les carcans, les cachots,

Les obligations dépourvues de repos.

Les contraintes suffisent dans toutes nos vies

Et nous étoufferaient faute d'être choisies,

Il faut un équilibre entre choix et devoirs

Pour garder le moral et ranger ses mouchoirs.

J'ai refusé d'attendre pour me sentir libre

Evalué le chemin en visant ce qui vibre

Pour pouvoir m'orienter grâce au chant délicieux

D'attirantes sylphides vers des jours gracieux.

J'ai refusé d'attendre et d'avoir à me battre

Chaque jour, chaque nuit, contre un géant d'albâtre

Reconstitué toujours après sa mise à mort

De poussière pâteuse en farine-remords.

J'ai refusé d'attendre pour me sentir bien

Apaisée, détendue, retenue par mes liens,

Comme dans un hamac, respirer l'avenir,

En goûtant le présent, allonger mes soupirs,

J'ai refusé d'attendre, refusé d'attendre,

Les beaux mots salvateurs, les regards doux et tendres.

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  Marie voit revenir la petite famille de son frère et reconnaît aux regards fixes et perdus le malheur en version brute. Michel raconte le vide, le néant, l'inexistant. Tout son travail, papier comme numérique, est perdu. Toutes les affaires de la famille ont disparu. Il n'y a aucune preuve réelle de la fraude. L'officier les a prévenus, leur histoire est mal engagée. Au meilleur des cas, ils récupèreront la maison dans bien des mois, mais jamais leurs souvenirs matériels ; au pire, les imposteurs massacreront la maison avant de la quitter. On marche sur la tête.

  Mais on marche, lui fait remarquer sa sœur. C'est une dure épreuve, mais la famille est en bonne santé. Les blessures ne sont que psychologiques, ils sont tous plus forts que ça, ils vont rebondir. Marie leur propose de prendre l'avis d'un avocat pour avoir une idée des chances qu'ils ont de remporter la partie et de l'argent que cela leur coûterait. Comme un dernier rempart avant la décision, Christine se précipite dans la faille d'espoir que vient de creuser sa belle-sœur. Michel se dit que c'est déjà foutu, il voit l'immensité de la tâche qu'il va devoir accomplir pour limiter ses pertes professionnelles ; pourtant il n'a pas le cœur de décourager sa femme. Ils iront chercher les conseils d'un être en robe noire, de plusieurs même, si Christine le désire. Secrètement, Alexia et son frère rêvent encore à l'écoute de cette perspective.

(à suivre...)

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