La Palette du poète

(section des poèmes nouveaux)

Il a les couleurs de la joie

Qu'il répand autour de soi

Comme un fin voile de soie

Qu'il laisse voler au vent.

Il connaît tous les sentiments

Peut les instiller doucement

Au détour d'un vers, blanc ou rimé,

A force d'avoir observé

Les gens pendant tell'ment d'années.

Il a tout vu, il a tout fait.

Il choisit ses mots pour sourire

Les déplace pour décrire

Fait entendre des musiques

Sélectionne des odeurs

Opte pour le cadrage ultime

Qui donnera le meilleur.

Le poète est cinéaste

Le poète est photographe

Le poète est musicien

Cuisinier de petits mets fins

Peintre parfois à ses heures

Conteur, romancier, danseur...

Chaque pièce est son reflet ;

Au beau milieu de ses mots

Il dispose aussi ses maux,

Sa palette est riche à flots

Et lorsque vous le lirez,

Peut-être le débusquerez.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   La première réaction quand on livre ses désirs pour ses funérailles, c'est le soulagement de savoir que quelqu'un sait, et qu'a priori, nos volontés seront respectées. Pourtant, qui peut être sûr de partir avant les autres, ou même de ne pas partir en même temps que les personnes gardiennes du secret de la tombe?

© 2015, Opaline.

Douleur du manque

(section des poèmes nouveaux)

Il est seul dans la foule

Il est seul et il coule

Seul malgré sa famille

Il regarde les gens

Et ne peut se résoudre

A profiter vraiment

Du moment qui est là

Le monde autour de lui

Continue de tourner

Les gens rient, les gens crient

Il voudrait bien aussi

Afficher un sourire

Sur son visage blême

Mais rongé par le manque

Il ne peut que se dire

Que jamais, c'est fini,

Il ne pourra revivre

Ces moments adorés

Avec sa bien-aimée

Elle est partie déjà

Dans un monde au-delà

Il ne pourra plus, non

Marcher à ses côtés

Lui caresser la main

La prendre dans ses bras

La tenir en amour

Consoler ses chagrins

Dans un éclat de rire

Elle est partie déjà

Dans un monde au-delà

Il sait qu'elle l'attend

Ou du moins, il l'espère

Il reste, il fait son temps

Mais la vie lui fait mal

Peut-être qu'en chantant

Qui sait ? on le sent moins

Il est seul dans la foule

Il est seul et il coule

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Libre comme l'air

Elégante comme la pluie

Attirante comme le soleil

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   Bonsoir, pour l'hommage du moi de mai, j'ai demandé à Gilles Rochier l'autorisation de publier son dessin de l'époque, mais, comme il n'est plus dépositaire des droits, vous pourrez consulter son dessin ici.

    Amélie, qui passait par là, avait surpris le regard de John et s'était dit qu'elle aimerait bien qu'un jour, un garçon la regarde ainsi. Elle avait rejoint son groupe de copains qui était resté au bord de la piscine du pont supérieur, pour en profiter en nocturne. Elle avait ensuite pris place dans un transat puis fiché son regard dans les étoiles. La lumière tamisée de la piscine, les rires de ses amis, le verre qu'elle sirotait doucement, tout, vraiment tout était parfait, et rien n'aurait pu la distraire dans sa méditation.

    "Amélie, les parents veulent qu'on rentre, il est tard." était venu lui dire Jordan, la tirant de sa rêverie avec la brutalité d'un boxeur. Elle suivit son frère et rejoignit ses parents.

(à suivre...)

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Le Photographe

(section des poèmes nouveaux)

Il attend

Il guette

La lumière exacte

Qu'il souhaite immortaliser

L'attitude précise

De son sujet

Qui parfois met du temps

Ne serait-ce qu'à se montrer.

Il doit rester immobile

Il doit rester concentré

Ne pas dévier du cadre

Ne pas tourner les yeux

Sous peine de voir ruinés

Tous ses efforts consentis

Et de devoir recommencer.

Soudain

Parfois

Il a la chance

De synchroniser

Son déclencheur

Avec le moment idéal

Et le cliché sublime

Naît sous ses doigts

Eblouis.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   Quand ton cerveau tourne à l'envers, tu as beau réfléchir, tu ne fais que réfléchir de travers, et bien que l'intention soit bonne, la réalisation finit toujours en grand n'importe quoi.

© 2015, Opaline.

   Parfois le temps, à l'intérieur de mon corps, s'accélère, et il génère angoisse et froid.

© 2015, Opaline.

L'Or du soir

(section des poèmes nouveaux)

Un ciel d'or se profile

A travers la fenêtre

Sous des dehors bien sombres

Au plus loin de la ville.

Le soleil qui s'enfuit

Cherche des alliés

Pour pouvoir se cacher

En attendant la nuit.

J'aurais voulu t'aimer

Dans l'or du soir qui tombe

Pourtant c'est sur ta tombe

Que j'envoie un baiser.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.