Adieu Charlie... Que vive Charlie!
Edit du 14 janvier 2015: je viens d'épingler le message en tête de blog, mais ne vous y trompez pas, chez moi, on lit à l'endroit! (du coup, le message de Marie date comme le mien du 10 janvier.)
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Aparté : je vous invite aussi à aller regarder le petit dessin en hommage aux dessinateurs, chez Marie Breucq...
Adieu Charlie...
Que vive Charlie !
(section des poèmes nouveaux)
Vous, Frédéric Boisseau, agent de maintenance
Premier sur le carreau
Et trahi par la chance
Vous avez vu la mort quelque peu par surprise
Débarquer tout en noir et générer la crise.
Vous, Franck Brinsolaro, protecteur rapproché
Tué pendant l'assaut
Vous laissez un bébé.
Vous n'avez pu défendre les gens réunis
Qui, l'instant d'après vous, comme vous ont péri.
Vous Ahmed Merabet, vous, jeune policier,
Vous fûtes achevé,
Vous, dernier supplicié,
Vous qui passiez par là avec un V.T.T.
Pour poursuivre des hommes lourdement armés.
Pour vous, Michel Renaud, simplement invité
Le voyage fut chaud
Et ce fut le dernier
Votre ami près de vous, fut sauvé le gaillard
Le Destin l'a caché, couché ; c'est pour plus tard.
Et vous Elsa Cayat et Mustapha Ourrad
En un coup tombés mat
Et sans grande tirade
Vous avez vous aussi avec Bernard Maris
Découvert devant vous une noire milice.
Honoré Wolinski Tignous Cabu et Charb
Vous étiez des amis
Tous autour de la table
Massacrés au charbon, tombés près de vos frères
Duduche est orphelin et ne sait plus quoi faire.
Vous étiez journalistes et dessinateurs
Vous étiez journalistes
Vous affrontiez la peur
Vous vouliez pouvoir dire ce que vous pensiez
Pouvoir tout exprimer au nom de Liberté.
Vous étiez humoristes et dessinateurs
Vous étiez humoristes
Refusant la terreur
Vous vouliez pouvoir rire des travers humains
Et sans méchanceté sur la planche à dessin.
De l'endroit où vous êtes gardez l’œil sur nous
Que chaque jour soit fête
Surtout amusez-vous
Et dessinez-pour nous souvent dans les nuages
Pour nous faire coucou, nous laisser un message.
Charlie continuera puisque c'est son destin
Nous ferons tout pour ça
Malgré ses assassins
Les crayons sont toujours plus légers que les armes
Et dépeignent le monde avec bien plus de charme.
En tout temps les chasseurs voudraient tuer les canards
Prenez de la hauteur
Volez, braves gaillards
Âmes légères contre âmes lourdes, aux ailes
De papier, sourire aux lèvres en ribambelles.
Vous étiez humoristes et dessinateurs
Vous étiez pacifistes
Toujours de bonne humeur.
Oui, du monde, on rira au nez et à la barbe !
Honoré Wolinski Tignous Cabu et Charb !
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Variante pour la fin de la strophe 3 :
Vous qui passiez par là, vous fûtes abattu
Implorant la pitié, allongé dans la rue.