Le feuilleton (la suite)
Sybille, dans l'attente des résultats, se laisse souvent sombrer dans une mélancolie rageuse et pessimiste. Elle en a résolument marre de ces incertitudes à répétitions, entrecoupées de fausses joies, et de rechutes interminables. Ce cancer qui lui ronge le rein, elle aurait voulu pouvoir lui loger une balle entre les deux yeux, une explosive, de balle ; qui l'atomiserait en tellement de particules qu'il retomberait sur terre en poussière d'étoile, et l'on n'en parlerait plus. Seulement, voilà, il était capable de se faire oublier un moment, puis il resurgissait sous une forme ou sous une autre, en déclenchant une crise, au moment où l'on croyait l'avoir vaincu. Ah ! Quelle injustice que cette saloperie !
Dans ces moments-là, Sybille aurait aimé parvenir à supporter Benjamin, mais c'était impossible. Il était sans doute trop maladroit, pas assez attentionné, ou tout simplement trop vivant. Elle le congédiait sans ménagement, ce qu'elle regrettait presque à l'instant où il fermait la porte. Et puis elle pensait à l'avenir... Quel avenir ?
à suivre...
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