Le téléphone
Le téléphone est le lien qui t'empêche de vivre si tu restes constamment collé à lui. Tu parles, tu parles, tu parles. Tu ne fais rien. Tu ne peux pas t'empêcher de répondre dès que tu entends sa douce mélodie qui résonne à ton oreille. Tu es à table, tu réponds ; quand tu reviens, ton repas est froid. Tu te couches et commences à t'endormir, tu réponds ; tu ne t'endormiras plus. Tu es aux toilettes, même là tu emmènes ton téléphone, tu réponds ; et tu fais profiter ton interlocuteur du bruit puissant de la chasse d'eau. Aucune intimité. Tu ne t'inquiètes plus de personne dès qu'il sonne. Il contient ta vie entière et tu te sens nu si tu le perds.
Le téléphone est le signe de ton absence de vie si tu ne l'approches pas de ton oreille. Il ne sonne jamais, tu ne sors jamais, il ne te sert que si tu dois toi-même appeler. Personne ne s'inquiète de ta vie, il reste désespérément muet, ne te dérange jamais devant la télé. Pas de mauvaise nouvelle, pas de copine en larmes cherchant du réconfort, pas de copain qui passe à l'improviste, pas d'invitation pour une soirée festive, pas d'importun de dernière minute. Tu refuses de devenir l'esclave de ton téléphone, tu refuses que ton patron puisse te joindre n'importe quand, même en congé, tu préfères vivre libre et vivre tout court. Mais vis-tu vraiment ?
La société moderne est téléphonique, entièrement.
© 2013, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La pensée du soir
La pensée du jour
Le Coup de foudre, c'est le cœur qui picote, qui s'emballe et se dérègle. Ça déclenche ce besoin fondamental de se contrôler au moment où précisément on ne maîtrise plus rien. Ce sont les jambes qui flageolent, la tête qui part dans les nuages, la respiration qui s'altère, le corps entier qui se met aux aguets. Il cherche à voir le moindre signe d'intérêt réciproque, il cherche même à le provoquer, sans tout à fait se dévoiler. Un regard en croise un autre, si la maîtrise et la volonté sont bien orientées, le message sera très bientôt passé. Instant fugace qui fixe un avenir de glace ou un amour tenace qui reste à inventer.
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La pensée du soir
La pensée du jour
La quête de la perfection chez soi comme chez les autres entraîne irrémédiablement un isolement en même temps qu'une amélioration bénéfique.
Amélioration, car même si vous ne l'atteignez que très rarement, vous vous en rapprochez toujours, et isolement car vous ne supportez pas l'imperfection chez vous ni chez les autres, et car la perfection est difficilement soutenable par les autres.
© 2013, Opaline.