Pensée solaire
Il pleut des avions sur le monde
Il pleut des avions sur le monde
(section des poèmes nouveaux)
Il pleut des avions sur le monde.
Il pleut des avions sur le monde
Comme on fait des feux d'artifices
En France, au quatorze juillet,
Comme on danse au premier janvier,
Au milieu des regards complices
Ou comme les crépitements
Qui fusent du feu de Bengale.
Il pleut des avions sur le monde
Parce que la nature veut
Que l'Homme se rappelle bien
Qu'il ne maîtrise rien
Et ne fera que ce qu'il peut.
Elle décide, elle est maîtresse
Exigeant d'être bien traitée.
Il pleut des avions sur le monde,
L'Homme présume de ses forces,
L'Homme présume de lui-même,
Il cherche à briser l'anathème,
Il avance en bombant le torse,
Et creuse sans ménagements
Sa propre tombe capitale.
Il pleut des avions sur le monde
Parce que l'Homme au nom des dieux,
Qui peut-être n'existent pas,
Au lieu d'offrir un chocolat
A l'homme qu'il a sous les yeux,
Fait soudain jaillir la détresse
Dans des millions d'yeux inondés.
Quand l'Homme sera-t-il donc homme ?
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La Chapelle du Destin
La Chapelle du Destin
(section des poèmes nouveaux)
En marchant dans la forêt
Si vous sortez des sentiers
Alors, c'est sûr, vous la trouverez.
Elle se dresse entre les chênes
Les sapins, les bouleaux, les frênes
Derrière les piliers reliés par une chaîne.
Son clocher minuscule
S'élevant dans la nue
Est l'endroit qu'a choisi la chouette qui hulule.
Passez donc par-dessus la chaîne
Poussez donc la porte de bois
Et sentez l'âme des vieilles pierres.
Vous n'y verrez personne
Pourtant le lieu est habité
Par une curieuse entité.
Il suffit de poser la main
Sur une pierre de l'édifice
Pour sentir, de la régénération, les prémices.
L'entité veille et vous apaise
Elle pénètre en votre cœur
Et y rallume chaque braise.
Ne s'occupant ni de votre couleur
Ni même de votre religion
Le Destin entre en action.
Vous repartez tout en confiance
Avec le parfum de la chance
Qui plane tout autour de vous.
Mais attention soyez discrets :
Si de cette chapelle vous parlez
Alors sur vous s'abattra la main
Noire et lourde du Destin
Qui placera bien des pièges sur votre chemin.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Plaisir
Pointe
Pointe
(section des poèmes nouveaux)
Son regard s'oriente
Vers cet instrument
De travail incessant.
Elle a les yeux qui brillent
Bien plus encore
Qu'un diamant.
Elle admire l'outil
Et son bout aplati,
La silhouette allongée,
La largeur du boîtier.
Elle s'y voit déjà
A force de travail
Elle sera la plus forte
Et la plus belle aussi.
Taqueté, relevé,
Tour piqué,
Le magnifique pied
Cambré dans le chausson
Tapant furieusement
Le tapis de la scène
Captive les regards
Les entraîne avec lui
Au gré des mouvements
De sa pointe de reine.
Elle tourne et se lève
Glisse en léchant le plancher
Puis s'arrache du sol,
Une robe s'envole.
Le satin sensuel
D'un rose chair brillant
Qui glisse sous sa main
Fascine la jeune fille
Qui voudrait le dompter.
Cette pointe est pour elle
Elle le sait
Elle le sent
Après un court essai,
La paire est adoptée.
Restera le travail,
Les heures acharnées
Pour devenir étoile
Et pour les voir briller.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Le feuilleton (la suite)
Le grand jour arrivé, elle accompagna les parents d'Anthony. Elle le vit avec son kinésithérapeute, en train de travailler. Elle aussi fut frappée par l'absence de vie dans le regard de son camarade qui était si vivant auparavant. Elle parut un tantinet déstabilisée, au point que le kinésithérapeute se sentit obligé de lui dire quelques mots engageants. Elle se reprit et dit soudain :
"Bonjour Anthony. Ça t'en bouche un coin, hein, de me voir ici ! Bon allez, montre-moi comme tu travailles. Je veux voir tes progrès !"
Les parents d'Anthony n'en revenaient pas d'entendre cette petite fille bousculer ainsi leur fils. Mais ils restèrent tellement estomaqués qu'ils ne surent comment réagir. Ils se regardèrent droit dans les yeux, bouche bée.
(à suivre...)
©2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Pensée
Salsa
Pensée
Je continue de rattraper mon retard, je publie ce soir deux textes, celui du 3 juillet et celui d'aujourd'hui...
Que vais-je choisir aujourd'hui pour prendre une dose de soleil? Transatlantique? Chilienne? A quand l'Orient-Express dans mon jardin? Je rends hommage aux hommes et aux femmes qui inventent ces noms d'objets tout ordinaires qui sonnent comme une merveilleuse invitation au voyage...
© 2014, Opaline.