Oradour
Oradour
(section des poèmes nouveaux)
Tout le long du chemin
Nous pouvons observer,
Les grands murs calcinés
Sous des toits disparus,
Le fer à repasser
Qui attend sagement
Sur sa table, posé,
La belle ménagère
Interrompue soudain,
Mais qui ne viendra plus,
L'école abandonnée,
L'église désertée
Dans un enfer de flammes
Semé des cris des femmes
Résonnant en silence
Du poids de la vengeance,
Folie sur l'innocence
Violemment abattue...
Oradour, Oradour,
Ton souvenir en moi
Gardera ce goût-là
Mais on ne voit plus ça.
Les murs sont là, bien sûr,
Et pourtant les léchures
Noires de ces brûlures
Sont effacées déjà.
En voyant la voiture
Déplacée depuis lors
Je crois ouïr le bruit
Des semeurs de la mort
Lorsqu'ils sont venus là.
Oradour, Oradour,
Pourquoi ne vois-je pas
Peu à peu la nature
Reprendre un peu ses droits ?
Oradour, Oradour,
Le réel qui se fane
Coulera de reflets
Tout au long de la Glane
En souvenir gravé.
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