Pampa

(section des poèmes nouveaux)

Sous le soleil rasant de cette fin d'automne

Les herbes de pampa dansaient dans le vent clair

Agitant haut leurs plumes d'ivoire si fines

Sur la pâleur du ciel d'une humeur séraphine.

Les buissons qui faisaient de grandes crinolines

A ces fleurs empennées si près de s'envoler

Etaient vert émeraude, piliers cachés des plumes.

Nature enracinée gonflée de liberté

Que j'aime tes bouquets partout disséminés !

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   "Le pas des chevaux sous les voûtes vertes s'étouffait aussi soudainement qu'on passait du soleil à l'ombre ; nous nous glissions en file indienne dans le brusque silence, sous la pluie fraîche et lente des sous-bois mouillés."

Julien Gracq, La Route, 1970.

Promenade

(section des poèmes nouveaux)

Je vois la lune grise dans les nuages clairs

Tout près du soleil fou de la montagne fière.

Je sens les parfums bleus des myosotis frais

Sous la rosée frissonnante de l'herbe perlée

Et le grand chamois vert aux sabots tout dorés

Saute dans la prairie comme un chat enragé.

Les écharpes sucrées du ciel endolori

S'enroulent autour du cou de la belle girafe

Devant la pyramide classique où j'écoute

Sans fin la musique pointue tout au bout du chemin.

Donne-moi donc à boire l'écorce rugueuse du chêne

Le chant scintillant de l'oiseau et le goût de ta peau blême.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

   Quand tu as l'impression que la vie te piège, concentre-toi sur ta respiration, accorde-la au monde naturel qui t'entoure, et relève la tête.

© 2015, Opaline.

 Ma Solitude

(section des poèmes nouveaux)

J'avais besoin d'être seul

Pour écouter ma vie

J'avais besoin d'être seul

Pour lui redonner sens

J'avais besoin d'être seul

D'imaginer la pluie

Dans un berceau de deuil

Succomber à l'outrance

Je voulais être seul

Pour te connaître à nouveau

Dans un rayon de lune

Et me découvrir plus haut

J'ai besoin d'être seul

J'ai besoin d'être là

Oh oui, j'ai besoin d'elle

Pour établir mes choix

La nature est si belle

Ne me parlez pas

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Ode au soleil

(section des poèmes nouveaux)

C'est un disque de feu

Accroché dans le ciel

Au-dessus des villages

Au-dessus des forêts.

Il colore tout d'or

Dans son rayonnement

Les sommets des grands arbres

Et les toits des maisons.

C'est un disque de feu

Qui est là devant moi

C'est un disque de feu

Que je suis malgré moi.

Il dissipe la route

Mais fascine mes yeux

Unifiant tout, d'un coup

En couleur irréelle.

J'avance en hésitant

Me grisant du chemin

Roulé cheveux au vent

Sachant bien où je vais.

C'est un disque de feu

Qui colore mes yeux

C'est un disque de feu

Qui me guide vers toi.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Impression de mai

(section des poèmes nouveaux)

Un soleil qui réchauffe

Un vent qui caresse

Un dos à la fenêtre

Des fleurs qui appellent

Un enfant qui rit

Des cheveux qui volent

Des oiseaux qui chantent

Des arbres qui dansent

Des murs qui surveillent

Une montre dorée

Des cailloux qui brillent

Des verres qui tintent

De l'eau se faufile

Un dos tout au chaud

Un lézard humain

Des pierres amies

Des voisins, du bruit

Un chat qui se prélasse

Une montre dorée

Des nuages qui jouent

Un ciel qui s'évapore

Un soir qui veut venir

Les étoiles du port

Envie de rester

Assis sur la fenêtre

Une montre dorée

Si je ferme les yeux

Peut-être...

Il faudra revenir

S'asseoir sur la fenêtre.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Le Matin vaporeux

(section des poèmes nouveaux)

Sur le blanc vaporeux

D'horizon endormi

Flotte la couleur bleue

D'un grand ciel tout uni.

La fraîcheur de l'air doux,

Reste de belle nuit,

Vient caresser ta joue

Humeur du saut du lit.

C'est le lever du jour

Le grand matin ravi

Inondant son retour

D'une rosée de pluie,

De lumière d'amour,

De l'or qui sur du gris

Fera briller toujours

Les rêves de ma vie.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Le Cerisier en fleurs

(section des poèmes nouveaux)

La fleur du cerisier

Dans le vent a chanté.

Sous la douce rosée

L'arbre s'est réveillé.

Il a offert ses fleurs

A l'astre de journée

Puis après quelques heures

Quand le vent s'est levé

Générant la musique

Les branches ont dansé.

Le rose magnifique

Les sequins du printemps

La stature magique

Tout respirait l'antan.

Richesse de nature

Merveille de couleur

Qui trône en mon jardin,

J'adore ta coiffure !

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

L'Escargot et l'arachnide

(section des poèmes nouveaux)

Sous le soleil torride

Un escargot placide

Sur cette terre aride

Avance tout candide.

Ce n'est pas un bolide...

Avec son pied valide

Sa coquille en égide

L'escargot intrépide

Rencontre un arachnide.

L'escargot impavide

Sur cette place vide

Admire les cnémides

De l'araignée bifide.

"Veux-tu être mon guide,

Toi, l'araignée rapide ?

-Moi ? Mais je suis gravide !

Et puis tu m'intimides

Le petit invalide

A la traînée humide !

-Ah ! ce rire perfide !

Ces paroles acides !

Je m'en moque et décide

Qu'il serait bien stupide

D'être fait ton séide !

Lâche-moi donc la bride !"

Derrière une oxalide

Disparaît l'arachnide.

L'escargot apatride

A la démarche fluide

Est devenu lucide.

Laissant la fratricide

Il court les pyramides

Sur son chemin liquide

Du grand monde splendide.

© 2015, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.