Obsession 1
Obsession (1)
(section des poèmes anciens)
Tu es le soleil de ma vie
Tu envahis toutes mes nuits
Tu envahis toutes mes heures
Et avec toi je n'ai pas peur
Car ta puissance me rassure.
Tes cheveux noirs comme l'ébène
Savent toujours calmer ma peine.
Ils sont si beaux : doux et soyeux
Si vigoureux, forts et joyeux
A l'image de ton amour.
Même si tes yeux malicieux
Qui s'accordent avec tes cheveux
Me permettent de lire en toi,
Je ne sais plus, je ne sais pas
Attendre chaque nouveau jour.
Et quant à ton joli sourire
Il me fait fondre de plaisir
Je n'peux que tomber dans tes bras
Quand j'aperçois ce sourir' là,
Tu peux pourtant être si dur...
Il est le miroir du bonheur
Il anéantit mes rancœurs
Il fait oublier les malheurs
Et il détruit aussi ma peur
Il apaise encor mes souffrances.
Ton sourire me fait frémir,
Met de la joie dans mon av'nir ;
Il m'envoûte complètement
Et je m'abandonne au charmant
Prince qui m'intrigue sans cesse.
Tu es fait de contradiction.
Je t'aime et tu le sais déjà.
Oui, j'ai imaginé cent fois
Des heur's et des heures durant
Que tu serais MON princ' charmant
Qui me couvrirait de caresses.
La tendresse est ton grand domaine,
La liberté ton grand combat.
Je pourrais soulager ta peine
En combattant tout près de toi.
Je m'ennuie quand tu n'es pas là.
J'ai peur que tu ne saches pas
Jusqu'à quel point mon amour va.
Mais je t'en prie, ne m'en veux pas.
Tu es un prince mystérieux.
Je me prends seul'ment à rêver
Qu'avec moi tu serais heureux
Si... s'il t'arrivait de m'aimer.
© 1993, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Concert
Salon de thé
Salon de thé
(section des poèmes nouveaux)
Elle s'assoit calmement
Elle sourit
La petite fille qui l'accompagne s'assoit aussi
Droite
Si elle voulait, elle pourrait poser son menton sur la table
Elles sourient
Elles sont heureuses
Elles savent qu'elles vont passer un bon moment
Elles vont se délecter des gourmandises
Crémeuses et sucrées
Qu'elles auront commandées
En attendant le retour de la serveuse
Elles regarderont les passants
La petite fille se confiera à sa maman
Elle lui racontera
L'éveil de ses sentiments amoureux
Elle lui demandera
Comment on doit s'y prendre pour vivre
Elle lui montrera
Le vol des oiseaux dans la rue
Et entre deux bouchées
La maman viendra tendrement
Caresser la joue de la jolie poupée
Qui découvre la vie
Elles seront détendues
Passeront du temps ensemble
En savourant la vie.
Un petit bonheur simple
A saveur infinie.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Les Yeux du fou
Les Yeux du fou
(section des poèmes anciens)
Ce sont des yeux
Des yeux très bleus
Qui peuvent changer de couleur
Et aller alors
Jusqu'au gris
De la tristesse, de l'ennui
Du remords
Et de la folie
Ils sont profonds
Et insistants
Envahissants
Et affolants
Ils savent dire
Tout ce qu'il veulent
Ils me font rire
Ils me font peur
Me dévisagent
Me déshabillent
Ils sont si doux
Si influents
Ils sont si beaux
Mais si gênants
Ils savent lire
Au fond de moi
Tout comme dire
A tout moment
Ce qu'ils peuvent
Désirer de moi
Ils savent dire
Tout ce qu'ils pensent
Ne serait-c' que
Par un éclair
Ces yeux au regard incendiaire
Ces yeux au regard incendié
Ils ne peuvent rien me cacher
Mais ils savent tout exiger.
© 1993, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Fièvre
Le Moment de faiblesse
Le Moment de faiblesse
(section des poèmes nouveaux)
J'ai parfois tant de mal à diriger ma barque,
Que je pourrais souhaiter de rencontrer les Parques.
Apercevoir la robe parsemée d'étoiles
De Lachésis, soudain, au milieu de ma voile,
M'apporterait de suite, en ma sombre douleur,
L'espoir de finir vite une vie de labeur
Vécue la peur au ventre à chaque grondement,
Qui monte au creux des flots, de la mer et du vent.
Je sais bien qu'après pluie, toujours vient le soleil,
Mais je ne parviens plus à vivre des merveilles
Sans penser aux dangers que je ne vais manquer
D'affronter tôt ou tard, dès le beau temps passé.
Clotho, arrête-toi, coupe, Atropos, le fil
D'une vie dont le cours jonché de nœuds, périls
En tous genres passés, que je ne souhaite plus
Rencontrer sur ma route, achève mon vécu !
Comment faites-vous donc, vieilles femmes ? Vous êtes
Occupées chaque jour à décider les têtes
Qui tomberont ou qui poursuivront leur chemin.
N'en avez-vous pas marre ? En avez-vous besoin ?
Et cela vous plaît-il tant que ça, à la fin ?
Atropos, inflexible, ne répondrait point :
C'est elle qui décide et non pas moi, l'humain,
Qui doit lutter toujours et espérer en vain.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Patch
Un Enfant
Un Enfant
(section des poèmes nouveaux)
Un enfant a le cœur sur la main,
Un enfant croit toujours à demain.
Il donnerait sa vie, s'il fallait,
Pour sauver tout ce qu'il peut aimer.
Il observe le monde en rêvant.
Il habite le monde en dansant.
Il court dans les étoiles du jour.
Il croit à la magie, à l'amour.
Il pleure des larmes de cristal
Dès qu'à lui comme à l'autre on fait mal.
Il aime avec passion comme il hait
Celui qui derrière lui défait
Détruit, démolit tout ce qu'il touche.
Il a des rires d'or en bouche,
Il dit la vérité sans ambages,
Il chante l'univers de sa vie.
Il est une bouée, un ami
Pour tous les malheureux d'ici-bas,
Qui de vivre en tristesse sont las.
Il est tendresse, il est gros bisou,
La caresse glissée dans le cou,
Qui rappelle qu'on est bien vivant,
Qu'il faut être sincère, il est temps !
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Mary Poppins
Malgré la noirceur qui environne
Arrive la femme qui détonne
Repérant du ciel gris les lieux pour
Y déceler le manque d'amour.
Par la première brise portée,
Obligée de tenir son chapeau,
Parapluie ouvert au plus possible,
Prête à tout affronter, elle rit
Invariablement telle un oiseau,
Nourrice emplie de tant de gaieté
Sans qui l'ordre reste imperceptible.
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.