Il pleut des avions sur le monde
(section des poèmes nouveaux)
Il pleut des avions sur le monde.
Il pleut des avions sur le monde
Comme on fait des feux d'artifices
En France, au quatorze juillet,
Comme on danse au premier janvier,
Au milieu des regards complices
Ou comme les crépitements
Qui fusent du feu de Bengale.
Il pleut des avions sur le monde
Parce que la nature veut
Que l'Homme se rappelle bien
Qu'il ne maîtrise rien
Et ne fera que ce qu'il peut.
Elle décide, elle est maîtresse
Exigeant d'être bien traitée.
Il pleut des avions sur le monde,
L'Homme présume de ses forces,
L'Homme présume de lui-même,
Il cherche à briser l'anathème,
Il avance en bombant le torse,
Et creuse sans ménagements
Sa propre tombe capitale.
Il pleut des avions sur le monde
Parce que l'Homme au nom des dieux,
Qui peut-être n'existent pas,
Au lieu d'offrir un chocolat
A l'homme qu'il a sous les yeux,
Fait soudain jaillir la détresse
Dans des millions d'yeux inondés.
Quand l'Homme sera-t-il donc homme ?
© 2014, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.