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Opaline, une plume et un piano...
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21 juillet 2016

Le feuilleton (la suite)

  Le soir, quand Nina revint chercher son amie, elles purent aller faire une vraie balade ensemble. Elles sortirent de la ville et poussèrent la visite jusqu'au bord d'un lac. Elles s'y arrêtèrent un moment, se promenèrent sur la berge en discutant, observèrent les reflets à la surface de l'eau et admirèrent le soleil majestueux, qui réchauffait et réconfortait les deux jeunes femmes. Elles restèrent longtemps là, tout compte fait, sans se rendre compte du temps qui passait, dévidant sa bobine sans jamais se permettre une pause.

   Quand elles prirent conscience de l'heure déjà tardive, elles repartirent sur leur monture, après avoir abandonné toute inquiétude. Elles avaient profité de ces moments magiques. Sybille, sur la moto, se sentait parfois comme un oiseau. Elle voletait du regard, elle voletait par l'esprit. Quand elle décidait de fermer les yeux et de se laisser aller, elle se prenait à penser que la mort, si elle était ce voyage à pleine vitesse vers les limbes de l'imaginaire, alors était douce. Et c'est exactement cette sensation qu'elle chercha à retrouver, une fois chez elle, parée pour la nuit.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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14 juillet 2016

Le feuilleton (la suite)

   Nina s'installa, fit vrombir son bolide, puis invita Sybille à grimper derrière elle. Elles fixèrent leur casque, Sybille passa ses bras autour de la taille de Nina et cette dernière démarra. Il faisait bon pour rouler et Nina se montrait prudente, car son amie n'était pas habituée. Pourtant Sybille se sentait à l'aise, elle avait confiance en Nina. Elle regardait partout, ce que, d'habitude, elle ne voyait jamais, enfermée dans l'habitacle de sa voiture : le ciel, les maisons, les jardins, la facture des habitations des rues qu'elles empruntaient, les noms et les devantures des magasins... Et puis, surtout, elle sentait les vibrations de la machine lui remonter l'échine. On n'a pas cette sensation dans une voiture. Jamais. Même si la voiture en question est un vieux tacot tout brinquebalant.

   Nina monta légèrement sur le trottoir, elles étaient arrivées devant le travail de Sybille, qui descendit de la moto la tête encore dans les nuages et partit travailler, avec un sentiment de plénitude rare chez elle ces derniers temps. Elle se retourna juste un instant pour dire à Nina : "Merci !"

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

7 juillet 2016

Le feuilleton (la suite)

   Sybille avala son petit-déjeuner à toute vitesse, tout en faisant remarquer à Niva, que les médecins lui avaient recommandé de ne pas faire de moto. Nina lui rétorqua qu'autant il était important qu'elle prenne bien ses médicaments correctement, autant elle devait se faire plaisir. Ce n'était pas un petit tour en moto qui allait lui provoquer un cancer ou une phase de rechute. Et puis, elles ne partaient pas pour des centaines de kilomètres. Sybille se laissa convaincre. Elle était ravie de l'initiative de Nina.

   La vérité, c'était que Nina pensait que, si les médecins avaient raison d'avoir peur ou d'être pessimistes, il valait bien la peine de réaliser quelques rêves ou petits plaisirs de Sybille avant son grand départ. Elle ne le formula pas à voix haute, évidemment. Mais elle espérait pour son amie un autre avenir que celui actuellement dessiné en gris par la médecine. Elle tendit un casque à Sybille en vérifiant qu'elle était prête, et les deux jeunes femmes quittèrent l'appartement. 

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

30 juin 2016

Le feuilleton (la suite)

   Comme cela pouvait être injuste ! Pourquoi tout le monde ne pouvait-il faire vraiment et simplement ce qu'il souhaitait ? Pourquoi la maladie venait-elle aussi jeter un voile d'inégalité dans ce monde déjà terrible ? Sybille finit par s'endormir en s'en voulant de ressentir ce soupçon de jalousie face à son amie, sa meilleure amie, celle qui, toujours, était là en cas de coup dur. Enfin, le plus souvent.

   Elle fut réveillée en fanfare, le lendemain, par les vibrations inconfortables des murs, et surtout, du lit, accompagnées d'un bruit fort au claquement sec. Elle émergea difficilement avant de se rendre compte que c'était Nina qui était arrivée. Une fois à l'intérieur, cette dernière déclara : "Allez, équipe-toi, je t'emmène au boulot, ce matin."

 

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

23 juin 2016

Le feuilleton (la suite)

   Mais Nina n'appela pas, ne passa pas non plus. Elle s'était grisée des sensations nouvelles découvertes sur son bel engin. L'heure avait passé, et bien qu'elle fût excitée comme une puce qui se serait fait piquer, elle avait résisté à la folle envie d'appeler Sybille pour lui raconter son bonheur. Il était probable que Sybille était couchée et endormie depuis longtemps déjà, elle travaillait le lendemain. Nina n'osa pas la déranger, il fallait qu'elle se repose. Nina n'avait pas sommeil. Il était tard et elle restait les yeux ouverts, allongée dans son lit, la tête toute pleine d'images et de sensations agréables.

   Pourtant Sybille ne dormait pas non plus. En proie à la mélancolie, elle avait dîné rapidement après le film, puis avait gagné son lit, mais ne parvint pas à s'endormir. Les images de Nina sur sa Harley la hantaient.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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16 juin 2016

Le feuilleton (la suite)

   Sybille était rentrée chez elle, ravie pour son amie, et un petit brin de mélancolie au cœur aussi. Elle aurait aimé pouvoir faire tout ce que Nina faisait. Si seulement sa maladie ne l'avait pas affaiblie ! Elle s'affala dans son canapé et alluma la télévision. Après avoir quelque peu zappé, elle prit un D.V.D. dans sa vidéothèque. Un film d'amour, voilà ce qu'il lui fallait. Un truc à l'eau de rose, où il ne serait pas nécessaire de réfléchir. Juste se laisser porter, au fil des pages, par l'histoire déroulée sans accroc, l'histoire prévisible depuis le début ou presque, avec tous ses jalons impossibles à rater. Elle saisit un coussin qu'elle enserra dans ses bras et plongea dans la fiction qui défilait sous ses yeux, en couleurs de sentiments alternés, mielleux, fielleux. Cela la détendit, elle passa un moment agréable dans sa solitude. Elle n'avait aucune envie d'appeler Benjamin. Elle espérait juste que Nina passerait après sa grande virée sur sa bécane, ou qu'elle l'appellerait, au minimum.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

9 juin 2016

Le feuilleton (la suite)

   Ca y était, elles étaient arrivées. Sybille n'en revenait pas. Jamais elle n'aurait pu imaginer que Nina choisisse cette marque si bruyante.

"Toi, tu t'es décidée pour une Harley ? Mais tu habites en ville ! Enfin, j'adore !"

   Elle regardait Nina, fièrement adossée à sa nouvelle acquisition, peinture noir mat oblige, un sourire inscrit jusqu'au fond des yeux.

"Elle est somptueuse ! Tu es somptueuse ! En tous cas, tu ne risques plus de passer inaperçue dans ton quartier !" fit encore remarquer Sybille.

   Nina se retourna, enfourcha la moto, et fit claquer le moteur en tournant la clef que le vendeur venait de lui confier. Elle n'eut pas besoin d'expliquer à Sybille qu'elle allait s'amuser avec son nouveau jouet. Elles se verraient après. Nina fit un petit signe de la main, démarra, et Sybille la regarda partir avant de reprendre son véhicule et de s'en aller aussi.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

2 juin 2016

Le feuilleton (la suite)

   Nina eut un mal de chien à se retenir de révéler la destination finale au fil du trajet. Elle souriait irrémédiablement. Plénitude, joie, excitation, tous ces sentiments, qui cohabitaient en elle, pétillaient dans son cerveau et la chatouillaient. Elle avait failli prononcer cent fois le nom du concessionnaire vers lequel les deux filles se dirigeaient, mais elle tint bon. Pour éviter la gaffe, elle se mit à chanter la même chose que ce qui passait dans l'autoradio, à tue-tête.

   Elle se souvenait de la période où elle avait appris à piloter. Un défi, une joie, une petite épreuve. Et Sybille, elle, n'avait jamais pu terminer de passer ce permis. Alors elle admirait Nina et parfois, elle l'accompagnait, en passagère et partageait avec elle ce sentiment de liberté qui leur coupait le souffle.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

26 mai 2016

Le feuilleton (la suite)

  Sybille avait reçu un coup de fil de Nina. Elle devait aller la chercher, l'emmener quelque part où il y aurait une surprise. Quand Sybille se gara et que Nina monta dans la voiture, cette dernière était toute vêtue de cuir et tenait son casque à la main.

"Je crois que je sais où on va, dit Sybille en souriant.

-Ah ? fit Nina, lui rendant son sourire.

-Chez ton garagiste moto, non ?

-Eh bien non, je change.

-Hein ? Qu'est-ce que tu dis ?

-Tu as bien entendu. Je change. Je vais t'indiquer la route au fur et à mesure qu'on avancera, mais interdiction de me poser des questions !

-Ok. Je me tais."

Sybille embrassa Nina sur les deux joues, Nina attacha sa ceinture et la voiture démarra.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

19 mai 2016

Le feuilleton (la suite)

   Nina se demandait ce qu'elle ferait pour son anniversaire. Après avoir envisagé plusieurs idées, elle opta pour une petite soirée chez elle, avec quelques amis Bien sûr, elle inviterait Sybille, quand elle l'aurait au téléphone tout à l'heure. Peut-être aussi sa petite voisine, toute jeune, arrivée récemment et très sympathique... Elle fignolerait sa liste un peu plus tard. Elle ouvrit le frigo, jeta un coup d'œil, choisit un morceau de viande qu'elle posa à côté de la table de cuisson. Elle fit bouillir un peu d'eau pour la garniture et passa l'aspirateur dans son salon, pendant que l'eau chauffait.

   Une fois à table, elle se mit à feuilleter, en mangeant, les magazines qu'elle avait récupérés chez les concessionnaires moto de la région. Elle avait pris sa décision, elle allait changer de bécane ; restait à choisir. Maintenant qu'elle avait un travail stable, c'était possible, alors autant foncer.

 

 

 

à suivre...

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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