Pensée
Mémoire, espoir. Vous qui rimez dans le noir, que garderai-je de vous, à l'aube de mon grand soir ?
© 2016, Opaline.
Mémoire, espoir. Vous qui rimez dans le noir, que garderai-je de vous, à l'aube de mon grand soir ?
© 2016, Opaline.
Lettre à Renaud n°2
(section des poèmes nouveaux)
Renaud, Renaud,
Toi qu' étais si beau
Sur les photos,
Renaud, Renaud,
J'viens d'écouter ton C. D.
Et j'aim' toujours t'entendr' chanter.
Renaud, Renaud,
Tu te trouves moins beau
Et c'est p'têt' un peu vrai.
Renaud, Renaud,
On s'en fout : t'as bien mieux,
T'as ta voix, t'as tes yeux.
Or ton regard
N'a pas changé,
Observe mieux,
C'est bien le même.
Tu veux savoir ?
Il était accompagné
De ton sourire et ta colère.
Renaud, Renaud,
Que tu es triste,
Renaud !
Mais tu es là,
Alors tu vois
Tout peut recommencer.
Oublie pour toujours d' picoler
Et remets-toi à bosser.
Tu voulais rester un gamin,
Faut retrouver tes "tatatin"
Là où ils sont
Sur ton p'tit ch'min.
Fais-les rev'nir dans tes chansons
Et retravaill' ta voix
Ton pouvoir n'est pas parti.
Faut juste équilibrer la vie
Dans sa beauté
Dans sa noirceur,
Rappeler à ton cœur
Qu'il n'y a pas qu'un seul côté,
L'obliger à se retourner
De temps en temps,
Pour respirer.
Renaud, Renaud,
J' suis d'accord avec Dominique
On veut plus t' "perdre
Dans tes silences."
Renaud, Renaud,
Tu dois faire entendr' ta musique
Dans cett' vie d' merde
Sans complaisance.
Tous les parcours sont chaotiques
T' laiss' pas bouffer par l'arrogance
De la tristesse.
Renaud, Renaud,
Si parfois dans le soir
La vie te paraît noire,
Tes yeux à toi sont bleus
Raccroche-toi à eux.
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Dans les yeux d'un enfant, il y a l'envie d'être grand et la brillance des espoirs.
Dans les yeux d'un vieux, il y a l'envie d'être un enfant et la conscience désabusée des échecs.
Il faudra apprendre à l'Homme, un jour, à être à temps.
© 2016, Opaline.
Un Cheval dans la mer
(section des poèmes nouveaux)
En errant sur la plage,
Un jour, j'ai remarqué
Une crinière en nage
Et un œil qui pleurait.
Dans l'eau, j'ai pénétré,
Je me suis approchée.
J'ai découvert un souffle
Sur ma main retournée.
Des naseaux doux, tendus,
Ont respiré mon être,
Et je suis devenue
D'un grand cheval, le maître.
Malgré son air farouche
J'ai posé de ma bouche
Un baiser sur son dos
En reine cavalière.
Depuis, le grand cheval,
Qui ne veut de rival,
Dit, grand sourire fier :
"Je suis triste, tu sais,
Lorsque tu m'abandonnes..."
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La vie avait repris son cours, presque normalement. Quand on ne savait pas ce qu'avait Sybille, on la trouvait pleine de vie, joyeuse, même si elle était posée, intelligente aussi. Nina restait tout de même particulièrement troublée par le fait que Benjamin ait été sommé de se rhabiller en pleine nuit, de prendre ses affaires et de laisser place nette pour elle. Quelle étrange relation ! Etait-ce cela, l'amour ? Le choix de se cacher à la moindre faiblesse, pour que l'autre ne voie de vous que les bons côtés ? Finalement, peut-être. Nina avait toujours espéré, au plus profond d'elle-même, rencontrer son âme sœur. Un garçon tendre et merveilleux, qui serait tout autant sa folie que son soutien sans faille... Peut-on soutenir longtemps quelqu'un qui décroît, tout en gardant intact le sentiment d'amour ?
à suivre...
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Sonnade du photographe
Quand il parcourt la terre avec son œil constant
Qui observe bien tout mais qui ne touche à rien,
Le photographe avance avec un flair de chien,
Un appareil en main, prêt à figer l'instant.
Il perçoit dans les airs sans besoin d'assistant
Les jolis tons des grands clichés épicuriens,
Protecteur de passé, il en est un gardien,
Un appareil en main, prêt à figer l'instant.
Quelle douleur de vivre un regard encadré
Par la bordure en cuivre, être forcé d'aller
Un appareil en main, prêt à figer l'instant !
Découper le réel en petites portions,
Quelle beauté pourtant, et quelles sensations,
Un appareil en main, prêt à figer l'instant !
(Envoi)
Amis, continuez d'incruster dans nos cœurs
Les images saisies pour des admirateurs
Un appareil en main, prêts à figer l'instant !
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La Fausse rime
(section des poèmes nouveaux)
Dans la peau d'un poète, on a mal à la tête,
On y est à l'étroit dans le capharnaüm.
Tout se trouve entassé : ses cahiers et ses gommes
Sur des arbres en fleurs habités par des hommes
Tordus, en équilibre, et qui perdent la vue,
Ses idées en bouquets dans des placards en verre,
Surmontés d'instruments de musiques d'hier
D'aujourd'hui, de demain, et de quelques outils
De jardin, ses amours oubliés, des radis,
De grands champs cultivés, la folie, la forêt,
Des tranches de jambon, parfumé, il est prêt,
Des habits de dentelle et gâteaux à la crème,
Des métiers empilés sur des enfants qui aiment.
Mais, d'autres fois, pourtant, c'est un lieu angoissant,
On n'y trouve plus rien, car tout a disparu.
C'est un grand trou sans fond dans lequel il fait noir,
Qui donne le vertige et resserre la gorge,
Un bébé enfermé, vraiment seul dans la nuit.
On y erre sans fin comme en apesanteur
Sans pouvoir s'accrocher et sans rien retrouver
Changeant de perspective toutes les secondes
Même plus vite encore ; impossibles repères.
Quand enfin tout transi, on rampe sur la rive,
Le voyage vaut-il ce grand désir de vivre ?
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
La Botte abandonnée
(section des poèmes nouveaux)
Une petite botte au milieu du chemin
Est restée couchée là sans personne avec elle.
Que s'est-il donc passé ? Où est le bout d'humain
Qui l'a amenée là sans songer aux séquelles ?
Sur le flanc, immobile, elle attend patiemment
Que quelqu'un la ramasse et l'utilise enfin.
Elle sera docile et portera les pas
Du petit pied gracile aussi loin qu'il voudra.
Pour l'instant, elle attend, et redoute sa fin
Dans des torrents de boue ou des piétinements.
Un orage de grêle ou un soleil de plomb
Pourraient pareillement l'entraîner vers le fond,
Craquelant la surface de son cuir tanné,
Laisser toute sa peau, partout, se déchirer,
Ou bien encor moisir dans une humidité
Que jamais de sa vie, elle n'aurait souhaité...
Peut-être un chat douillet, et marquis de statut,
S'aventurera-t-il à marcher dans la rue
La mine la plus fière et museau relevé,
Après avoir trouvé la botte abandonnée ?
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Photophores inconnus
(section des poèmes nouveaux)
Un petit photophore posé sur le bord
De ta fenêtre au soir, brille dès qu'il fait noir.
Il fait lever les yeux du passant attardé
Qui n'attendait que ça pour se mettre à rêver.
Un petit photophore suspendu au bord
De ta belle marquise remue dans la brise.
Il montre le chemin au voyageur perdu
Qui cherchait où aller, mais ne le savait plus.
Je mettrai moi aussi un petit photophore
Quand je serai rentré, sur ma fenêtre, au bord,
Je penserai à toi, à ta maison là-bas,
Petits points lumineux, que je ne connais pas.
© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.
Sourire, sourire, sourire. Sourire à qui ? Sourire à quoi ? Toujours, toujours sourire. Toujours chercher au fond de soi, les germes d'un sourire, et ce, d'abord pour soi.
© 2016, Opaline.