La Bricoleuse d'un dimanche estival
La Bricoleuse d'un dimanche estival
(section des poèmes nouveaux)
La bricoleus' d'un dimanche estival
Avait bien décidé de poncer son muret.
La voilà, cheveux aux vents, en queue de cheval,
La ponceuse à la main, elle est armée.
Au début tout va bien, elle passe et repasse
Sur le bois déverni en suivant bien les traces,
Les traits du bois joli. Les écailles s'effritent
Et laissent apparaître un matériau blanchi
Tout prêt à recevoir la couche de vernis
Aux allures de miel, maquillage émérite.
Soudain, le Vent Mutin, fait à ses camarades
Une farce imparable.
Il ramène
En un coup,
Irrémédiablement,
Les cheveux merveilleux sur l'outil électrique
Qui les avale.
La tête et la main se rapprochent ;
On tire.
Cela déroule un peu, mais la ponceuse a faim
Et reprend son avance.
On tire.
Il est bien moins facile,
A présent,
D'arrêter le petit monstre affamé.
Quelle malchance !
Couper le courant,
Débrancher
La bricoleuse calme
La ponceuse énervée.
Celle-ci, pour autant, ne tient pas à lâcher
La mèche de cheveux : il va falloir couper.
La belle bricoleuse a gagné ce jour-là
Un dégradé gratis, qu'elle ne souhaitait pas !
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