La Bricoleuse d'un dimanche estival

(section des poèmes nouveaux)

La bricoleus' d'un dimanche estival

Avait bien décidé de poncer son muret.

La voilà, cheveux aux vents, en queue de cheval,

La ponceuse à la main, elle est armée.

Au début tout va bien, elle passe et repasse

Sur le bois déverni en suivant bien les traces,

Les traits du bois joli. Les écailles s'effritent

Et laissent apparaître un matériau blanchi

Tout prêt à recevoir la couche de vernis

Aux allures de miel, maquillage émérite.

Soudain, le Vent Mutin, fait à ses camarades

Une farce imparable.

Il ramène

En un coup,

Irrémédiablement,

Les cheveux merveilleux sur l'outil électrique

Qui les avale.

La tête et la main se rapprochent ;

On tire.

Cela déroule un peu, mais la ponceuse a faim

Et reprend son avance.

On tire.

Il est bien moins facile,

A présent,

D'arrêter le petit monstre affamé.

Quelle malchance !

Couper le courant,

Débrancher

La bricoleuse calme

La ponceuse énervée.

Celle-ci, pour autant, ne tient pas à lâcher

La mèche de cheveux : il va falloir couper.

La belle bricoleuse a gagné ce jour-là

Un dégradé gratis, qu'elle ne souhaitait pas !

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Une petite prière

(section des poèmes nouveaux)

Demain c'est mercredi

Et je n'ai nulle envie

De voir se rapprocher

La fin de mon congé.

Qui voudrait l'éloigner

Le plus loin qu'il le peut

Pour me voir dessiner

Un grand sourire heureux ?

Opaline, en sourdine,

Exaucera son vœu.

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Visite solaire en hiver

(sections des poèmes nouveaux)

Le soleil, dans ma chambre, en ce mois de décembre

Tout à coup est entré sans se faire prier.

Il a tout regardé, chauffé, illuminé,

Contemplé dans mes yeux un univers de feu

Puis il est reparti en me laissant au lit

Mon regard tout à lui, au cou, un diamant gris.

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Noël au bout du monde

(section des poèmes nouveaux)

Noël, un jour, m'a dit

Tout rêve t'est permis

Fais ton vœu aujourd'hui

Noël n'est que magie ;

Mais ce n'est vrai qu'ici.

Au creux de la forêt

Dans la tribu antique

Un homme voit passer

L'animal magnifique

Il cueillera des fruits

Récoltera du miel

Suivra un papillon

Chantera la nature

Son cœur n'est pas apôtre

Noël dans la forêt

Noël dans sa tribu

Est un jour comme un autre.

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Bientôt je vais revivre

(section des poèmes nouveaux)

Je vais bientôt renaître

Après cinq ans d'hiver

D'abandon et d'oubli,

Je vais rouvrir ma porte

Et laisser circuler

Le souffle de ma vie

Par toutes mes fenêtres.

En mon sein la lumière

Remplacera la nuit,

Toutes les années mortes

Pourront s'évaporer

Dans une joie qui luit.

Je voudrais pour toujours

Ne connaître qu'amour

Moi qui ai eu si froid ;

Espoir mêlé de peur

Qui fait se sentir ivre,

Bientôt, je vais revivre !...

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La Visite surprise

(section des poèmes nouveaux)

Quoi de plus requinquant dans ces temps tourmentés

Qu'une visite de cousine inopinée ?

Des rires éclatés, des cadeaux imprévus

Le quotidien changé et l'espoir revenu

Repas dans la cuisine en version impromptue

La vie en gourmandise et paquets de surprise

Lassitude envolée, heures à palabrer,

C'est la vie qui défile au goût d'éternité

C'est pour cela qu'on vit, ces instants que l'on prise

Avant que l'on défaille et que la vie nous tue.

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Dans un palais d'antan

(section des poèmes nouveaux)

Dans un palais d'antan

Je me suis promenée

Comme un oiseau au vent

Et j'ai bien respiré

Les murs hauts de plafond

Les longs rideaux luxueux

Les meubles, les balcons

Souvenirs si précieux

Des âmes que l'on sent

Passer dans un soupir

Comme le frôlement

La larme d'un désir

Oublié et profond

Une étoffe de robe

Un petit bruit de fond

Un cœur qui se dérobe

Au détour d'un salon

Un secret murmuré

Près d'une cheminée

Le parfum d'un flacon

Soir de bal, réception

Coup d'état, décisions

Que nous diriez-vous donc

Si vous pouviez parler

Vous, les murs aux frontons

De tous nos grands palais !

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Après-midi d'hiver

(section des poèmes nouveaux)

Et dans la brume épaisse

S'enfonce le soleil

Filtre de la lumière

De ma journée d'hiver

Tous ces gris qui m'agressent

Oppressent mon sommeil

En ternissant l'éclat

De la couleur du chat.

Reviendras-tu, soleil,

De tes rayons de miel

Réchauffer mes fenêtres

Et chasser la poussière

Humide dans les rues ?

Je ne t'aperçois plus

J'ai le corps qui fraîchit

Quel trouble dans ma vie !

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Ô Lune safranée

(section des poèmes nouveaux)

Ô Lune safranée

J'aimerais être née

Pour me laisser guider

Par ton disque orangé.

Au milieu de la nuit

Rouler à l'infini

Vers un lieu inconnu

Et tout autant prévu...

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

Ciel d'octobre

(section des poèmes nouveaux)

Des givrures dans le ciel

Comme un glacier qui traverse

L'azur, mais de part en part ;

La blancheur immaculée

De ces jetées de nuages

Eblouit mon âme artiste

Qui imagine un tableau,

Un grand collage de mots

Eclatants sur l'horizon

En bouquets givrés d'enfants.

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.