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Opaline, une plume et un piano...
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poeme
17 mai 2016

Oradour

Oradour

(section des poèmes nouveaux)

 

Tout le long du chemin

Nous pouvons observer,

Les grands murs calcinés

Sous des toits disparus,

Le fer à repasser

Qui attend sagement

Sur sa table, posé,

La belle ménagère

Interrompue soudain,

Mais qui ne viendra plus,

L'école abandonnée,

L'église désertée

Dans un enfer de flammes

Semé des cris des femmes

Résonnant en silence

Du poids de la vengeance,

Folie sur l'innocence

Violemment abattue...

 

Oradour, Oradour,

Ton souvenir en moi

Gardera ce goût-là

Mais on ne voit plus ça.

Les murs sont là, bien sûr,

Et pourtant les léchures

Noires de ces brûlures

Sont effacées déjà.

En voyant la voiture

Déplacée depuis lors

Je crois ouïr le bruit

Des semeurs de la mort

Lorsqu'ils sont venus là.

Oradour, Oradour,

Pourquoi ne vois-je pas

Peu à peu la nature

Reprendre un peu ses droits ?

 

Oradour, Oradour,

Le réel qui se fane

Coulera de reflets

Tout au long de la Glane

En souvenir gravé.

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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15 mai 2016

Lettre à Renaud n°2

Lettre à Renaud n°2

(section des poèmes nouveaux)

 

Renaud, Renaud,

Toi qu' étais si beau

Sur les photos,

Renaud, Renaud,

J'viens d'écouter ton C. D.

Et j'aim' toujours t'entendr' chanter.

Renaud, Renaud,

Tu te trouves moins beau

Et c'est p'têt' un peu vrai.

Renaud, Renaud,

On s'en fout : t'as bien mieux,

T'as ta voix, t'as tes yeux.

Or ton regard

N'a pas changé,

Observe mieux,

C'est bien le même.

Tu veux savoir ?

Il était accompagné

De  ton sourire et ta colère.

Renaud, Renaud,

Que tu es triste,

Renaud !

Mais tu es là,

Alors tu vois

Tout peut recommencer.

Oublie pour toujours d' picoler

Et remets-toi à bosser.

Tu voulais rester un gamin,

Faut retrouver tes "tatatin"

Là où ils sont

Sur ton p'tit ch'min.

Fais-les rev'nir dans tes chansons

Et retravaill' ta voix

Ton pouvoir n'est pas parti.

Faut juste équilibrer la vie

Dans sa beauté

Dans sa noirceur,

Rappeler à ton cœur

Qu'il n'y a pas qu'un seul côté,

L'obliger à se retourner

De temps en temps,

Pour respirer.

Renaud, Renaud,

J' suis d'accord avec Dominique

On veut plus t' "perdre

Dans tes silences."

Renaud, Renaud,

Tu dois faire entendr' ta musique

Dans cett' vie d' merde

Sans complaisance.

Tous les parcours sont chaotiques

T' laiss' pas bouffer par l'arrogance

De la tristesse.

Renaud, Renaud,

Si parfois dans le soir

La vie te paraît noire,

Tes yeux à toi sont bleus

Raccroche-toi à eux.

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

 

13 mai 2016

Un Cheval dans la mer

Un Cheval dans la mer

(section des poèmes nouveaux)

 

En errant sur la plage,

Un jour, j'ai remarqué

Une crinière en nage

Et un œil qui pleurait.

Dans l'eau, j'ai pénétré,

Je me suis approchée.

J'ai découvert un souffle

Sur ma main retournée.

Des naseaux doux, tendus,

Ont respiré mon être,

Et je suis devenue

D'un grand cheval, le maître.

Malgré son air farouche

J'ai posé de ma bouche

Un baiser sur son dos

En reine cavalière.

Depuis, le grand cheval,

Qui ne veut de rival,

Dit, grand sourire fier :

"Je suis triste, tu sais,

Lorsque tu m'abandonnes..."

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

 

 

11 mai 2016

Sonnade du photographe

Sonnade du photographe

 

Quand il parcourt la terre avec son œil constant

Qui observe bien tout mais qui ne touche à rien,

Le photographe avance avec un flair de chien,

Un appareil en main, prêt à figer l'instant.

 

Il perçoit dans les airs sans besoin d'assistant

Les jolis tons des grands clichés épicuriens,

Protecteur de passé, il en est un gardien,

Un appareil en main, prêt à figer l'instant.

 

Quelle douleur de vivre un regard encadré

Par la bordure en cuivre, être forcé d'aller

Un appareil en main, prêt à figer l'instant !

 

Découper le réel en petites portions,

Quelle beauté pourtant, et quelles sensations,

Un appareil en main, prêt à figer l'instant !

 

(Envoi)

Amis, continuez d'incruster dans nos cœurs

Les images saisies pour des admirateurs

Un appareil en main, prêts à figer l'instant !

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

10 mai 2016

La Fausse rime

La Fausse rime

(section des poèmes nouveaux)

 

Dans la peau d'un poète, on a mal à la tête,

On y est à l'étroit dans le capharnaüm.

Tout se trouve entassé : ses cahiers et ses gommes

Sur des arbres en fleurs habités par des hommes

Tordus, en équilibre, et qui perdent la vue,

Ses idées en bouquets dans des placards en verre,

Surmontés d'instruments de musiques d'hier

D'aujourd'hui, de demain, et de quelques outils

De jardin, ses amours oubliés, des radis,

De grands champs cultivés, la folie, la forêt,

Des tranches de jambon, parfumé, il est prêt,

Des habits de dentelle et gâteaux à la crème,

Des métiers empilés sur des enfants qui aiment.

Mais, d'autres fois, pourtant, c'est un lieu angoissant,

On n'y trouve plus rien, car tout a disparu.

C'est un grand trou sans fond dans lequel il fait noir,

Qui donne le vertige et resserre la gorge,

Un bébé enfermé, vraiment seul dans la nuit.

On y erre sans fin comme en apesanteur

Sans pouvoir s'accrocher et sans rien retrouver

Changeant de perspective toutes les secondes

Même plus vite encore ; impossibles repères.

Quand enfin tout transi, on rampe sur la rive,

Le voyage vaut-il ce grand désir de vivre ?

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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9 mai 2016

La Botte abandonnée

La Botte abandonnée

(section des poèmes nouveaux)

 

Une petite botte au milieu du chemin

Est restée couchée là sans personne avec elle.

Que s'est-il donc passé ? Où est le bout d'humain

Qui l'a amenée là sans songer aux séquelles ?

Sur le flanc, immobile, elle attend patiemment

Que quelqu'un la ramasse et l'utilise enfin.

Elle sera docile et portera les pas

Du petit pied gracile aussi loin qu'il voudra.

Pour l'instant, elle attend, et redoute sa fin

Dans des torrents de boue ou des piétinements.

Un orage de grêle ou un soleil de plomb

Pourraient pareillement l'entraîner vers le fond,

Craquelant la surface de son cuir tanné,

Laisser toute sa peau, partout, se déchirer,

Ou bien encor moisir dans une humidité

Que jamais de sa vie, elle n'aurait souhaité...

 

Peut-être un chat douillet, et marquis de statut,

S'aventurera-t-il à marcher dans la rue

La mine la plus fière et museau relevé,

Après avoir trouvé la botte abandonnée ?

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

6 mai 2016

Du Destin la motocyclette

Du Destin la motocyclette

(section de poèmes nouveaux)

 

Un bras oscillant dans la mer du Levant

C'est géant, c'est géant !

Un double rayon de Lune et de Soleil

C'est vermeil, c'est merveille !

Un large guidon pour aller tout en rond

C'est fécond, c'est fécond !

Une belle selle pour voir l'étincelle

C'est du sel, c'est du sel !

Un puissant moteur pour générer des heurs

Quelle ampleur ! Quelle ardeur !

Et un échappement en cheveux de comète

Ça pète ! Oh, oui ! Ça pète !

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

4 mai 2016

Sommeil

 

 

Sous des paupières mi-closes

On perçoit le scintillement

Miroitant de l'œil glauque.

Malgré une série d'efforts,

Elles sentent l'ankylose,

Intense lutte à la voix rauque,

Le grand accablement.

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

3 mai 2016

Le Double sabord du Destin

   Bonsoir, pour le post d'aujourd'hui je m'appuie sur une photo de Domi, photographe que j'ai découvert assez récemment, et qui m'a gentiment autorisée à piocher dans son travail pour fabriquer le mien.

   Je le remercie donc pour son autorisation de publication de ses travaux sur mon blog, et je vous livre l'un de ses clichés, source de mon inspiration ce soir. Vous pouvez retrouver son travail à partir du lien le concernant dans la colonne de droite, rubrique des photographes. Ou bien cliquez sur la photo pour la retrouver dans le message original de l'auteur.

Sabord Destin

 

 

Le Double sabord du Destin

 

J'ai quelque part

Un début d'histoire

Dans un trou de lumière

S'unissant en miroir

Dans un tour de rivière

Au creux d'un ciel blafard.

Au bord,

Des arbres éphémères

Dessinent au fil de l'eau

Des profils de chimère

Pour tailler les abords

De l'endroit en biseau.

Au rebord du sabord

Illuminé de ciel,

Le Destin te regarde

Caché dans le nuage.

Mais depuis l'autre sabord

Identique

Dans le chemin liquide, son reflet t'attend,

Il guette ton passage.

Prends bien garde

Si tu ne veux goûter le fiel,

D'être à l'heure, vraiment,

Du chenal fantastique !

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

 

30 avril 2016

Le Gavroche de ma caboche

Le Gavroche de ma caboche

(section des poèmes nouveaux)

 

Si tu voyais ma caboche,

Tu ne serais pas si proche.

Dans ma tête, y'a une encoche

Pour y glisser des partoches,

Mais parfois, tout est bancroche,

Et ça me fout la pétoche :

Un gamin, petit gavroche,

Se saisit en tournebroche

De ma plus belle sacoche ;

Du talon de ses galoches,

Il la frappe sur la roche

Ou y met des coups de pioche ;

Jamais ne rate le coche !

Si je pouvais, dans ma poche,

Mettre ce satané mioche,

Je n'aurais plus de reproches,

La vie me serait fastoche.

En attendant j'ai l'air cloche

Un peu dingue, un peu fantoche,

La plus folle des bamboches

Toute enveloppée de floches.

Ose, si tu veux, approche,

Si tu ne crains l'anicroche,

Car au fond de ma caboche

Demeure un petit gavroche.

 

© 2016, Opaline. Tous droits réservés, reproduction interdite.

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